Les véhicules de société toujours aussi populaires en Belgique

La crise du Covid, les confinements et le télétravail ont bouleversé les déplacements des travailleurs en Belgique, et pourtant il n’y a jamais eu autant de voitures de société sur les routes belges.

L’entreprise de services de ressources humaines Acerta a dévoilé ce mercredi, dans les quotidiens L’Écho et De Tijd, son baromètre annuel de mobilité. Les habitudes de 330 000 travailleurs belges ont été passées au peigne fin. Celles-ci confirment l’omniprésence de la voiture.

Selon ce baromètre, près de 80% des trajets entre le domicile et le travail se font totalement ou en partie en voiture. Et parmi ces trajets, 22% des employés disposent d’une voiture mise à disposition par l’employeur, soit 26,1% de plus qu’en 2016. Cette augmentation du nombre de véhicules de société se confirme au fil des années, et ce malgré la crise du Covid-19.

Toutefois, le nombre d’immatriculations de véhicules d’entreprises est annoncé en baisse pour l’année 2021, suite principalement au télétravail imposé par la pandémie. Toujours selon le baromètre d’Acerta, les véhicules hybrides et les véhicules électriques gagnent des parts, mais leur proportion reste limitée (5,7% d’hybrides et 1,4% d’électriques).

Le vélo et les transports en commun moins plébiscités

Parmi les autres solutions de mobilité, le baromètre montre qu’un employé sur trois utilise totalement ou en partie le vélo pour domicile-travail, un chiffre en progression depuis cinq ans. Pour les transports en commun, ils sont 7,8% à les utiliser, un chiffre en baisse constante depuis 2019.

Ces statistiques s’expliquent également par le fait que les trajets sont de plus en plus long. En moyenne, le Belge habite à 20 km de son travail, une distance qui augmente d’année en année.

Un budget mobilité pour tous ?

Il existe pourtant depuis trois ans le budget mobilité, qui doit permettre une plus grande variété de solutions de mobilité pour les travailleurs. Ce budget permet pour rappel de remplacer une voiture de société par d’autres solutions de mobilité plus durables (vélo ou voiture électrique, abonnement transports en commun…), et une somme d’argent supplémentaire sur le salaire.

Selon une enquête réalisée par Touring auprès de 1 000 Belges, sept travailleurs sur dix se disent pour une extension de ce budget à tous les employés et non seulement à ceux qui ont une voiture de société. Un travailleur sur trois estime que ce budget sera intéressant à partir de 500 euros par mois.

Pourtant, la même enquête montre que quatre travailleurs sur dix qui bénéficient d’une voiture de société quitteraient leur employeur s’ils ne disposent plus de cette voiture. Et plus de la moitié des personnes interrogées estiment que les alternatives du budget mobilité ne sont pas suffisantes pour compenser la voiture de société.

Bref, la voiture est encore bien ancrée dans les mœurs. Malgré le retrait d’avantages fiscaux, la disparition de ces véhicules proposés comme avantages extralégaux par les entreprises ne semble pas pour tout de suite.

Grégory Ienco – Photo : Belga/Thierry Roge