Les salons de coiffure prêts à rouvrir mais bien des questions restent en suspens
Comme les centres de soins esthétiques, les salons de coiffure pourraient être autorisés à rouvrir lors de la prochaine phase du déconfinement, lundi 18 mai. La décision est attendue à l’issue du Conseil national de sécurité, réuni ce matin. Une réouverture attendue depuis près de deux mois. Mais avec appréhension car bien des questions restent en suspens.
Lucia Maiorano, propriétaire d’un salon de coiffure à Saint-Gilles a tout prévu : gel désinfectant, masques et visières pour le personnel. Et une liste d’attente qui ne cesse de s’allonger. “Nous ne prenons pas encore de rendez-vous. Nous attendons d’abord d’être fixées.” Car pour l’instant, les coiffeurs n’ont encore aucune indications sur les conditions dans lesquelles ils devraient travailler, s’ils devaient ouvrir comme ils l’espèrent, les salons lundi.
L’état d’esprit est le même dans tous les salons que nous avons contactés. “Tout est prêt et tout le monde est bien préparé. Nous avons prévu 15 minutes entre deux clients pour pouvoir désinfecter intégralement le salon après chaque passage, des essuies et capes jetables, des masques et visières pour le personnel et nous demandons aux clients de porter un masque.”, nous indique Charles-Antoine Huybrechts, le directeur de Jean-Claude Biguine Belgique. Des mesures de sécurité qui ont un coût, bien sûr. Mais tous on pris des dispositions car le secteur veut ouvrir, “sinon on va droit dans le mur. Mais pour l’instant nous n’avons absolument aucune infirmations.“, assure Patrick Dumont, le vice-président de l’union des coiffeurs belges. Certains se sont même équipés de thermomètre à infrarouge pour prendre la température des clients.
Combien de clients ?
Mais ce qui inquiète surtout dans le secteur, ce sont les conditions dans lesquelles le travail va pouvoir reprendre. En particulier, le nombre de clients qui pourront être pris en charge en même temps. “Si c’est un client par coiffeur, cela risque de ne pas être rentable. Il faudrait au minimum deux clients par coiffeur.”, s’inquiète Lucia Maiorano. “Il y aura moins de clients qu’avant bien sûr, pour assurer la distanciation sociale, nous ne travaillerons plus que sur rendez-vous, avec 2 mètres entre chaque client et, le cas échéant, ceux-ci devront attendre à l’extérieur, mais trois clients en même temps par salon c’est un minimum pour garantir la rentabilité.”, dit-on du côté de Jean-Claude Biguine. Cela dépendra sans doute des salons, mais la situation qui prévalait à la veille de la fermeture, le 24 mars dernier, ne serait pas rentable aujourd’hui, car le bénéfice des prestations s’évaporerait dans les heures improductives, explique Patrick Dumont, qui rappelle qu’à l’époque, c’était un client et un collaborateur maximum par salon. Nous espérons que le secteur de la coiffure bénéficiera des même conditions que les autres commerces, “sinon ce serait discriminatoire“, conclut Patrick Dumont.
La décision du CNS est attendue en début d’après-midi ce mercredi.
Sabine Ringelheim