Les policiers “indéniablement inquiets” par la découverte d’uniformes à Anderlecht
Lors des perquisitions menées dans la nuit de mardi à mercredi à Anderlecht, des uniformes de police, notamment, ont été trouvés. Une découverte “indéniablement inquiétante”, réagit jeudi Vincent Gilles, président du SLFP Police. Pour la CSC Police, que des personnes suspectées de participer aux activités d’un groupe terroriste soient en possession d’uniformes “conforte l’idée que nous (les policiers, ndlr) sommes et continuerons d’être des cibles particulières”.
La découverte des uniformes peut signifier deux choses, selon Vincent Gilles: les suspects s’apprêtaient à organiser soit une attaque visant la population, sous le couvert d’une action policière; soit un assaut d’un commissariat. “Nous sommes en droit de nous inquiéter”, souligne le syndicaliste. Pour Stéphane Deldicque, délégué permanent de la CSC Police, l’origine de ces uniformes est primordiale. “S’agit-il de copies ou de véritables uniformes? Dans ce dernier cas, c’est extrêmement inquiétant car ils proviendraient soit d’un vol, soit d’une complicité interne ce qui serait très délicat”, réagit-il. “Ce n’est pas rassurant pour les policiers si les criminels arrivent à se procurer des biens d’équipements authentiques.” Lorsqu’un policier constate la perte de son uniforme (pantalon, veste…), “il doit le signaler”, relève Vincent Gilles. “Les agents sont bien conscients, surtout ces deux dernières années, que ce n’est pas anodin.” Toutefois, si les armes sont numérotées, l’uniforme, lui, ne contient aucune pièce permettant de l’identifier. Son origine peut ainsi être difficile à tracer. “Depuis deux ans, les policiers sont visés partout dans le monde que ce soit en Grande-Bretagne, en France ou même récemment aux Etats-Unis (une policière a été abattue de sang froid dans sa voiture à New York mardi, ndlr)”, souligne M. Deldicque. Le syndicaliste ne comprend pas pourquoi le niveau de menace déterminé par l’Ocam (Organe de coordination pour l’analyse de la menace) se situe toujours au niveau 2+ pour les policiers alors qu’il est établi à 3 pour la population, niveau confirmé hier/mercredi par le centre de crise du SPF Intérieur. “Le niveau 2+ n’existe même pas, il n’est pas prévu par la loi. C’était plutôt un moyen pour descendre la sécurité d’un cran et libérer des capacités, notamment pour les zones bruxelloises qui étaient débordées”, s’exclame-t-il. Passer au niveau 3 impliquerait des mesures de sécurité supplémentaires. “Les agents ne pourraient plus sortir qu’armés par exemple”, explique le représentant du syndicat chrétien. “Cela a un impact budgétaire mais quel est le prix d’une vie? “, souligne-t-il. Vincent Gilles, quant à lui, espère que si le groupe arrêté avait l’intention d’attaquer un commissariat, “l’Ocam incitera le centre de crise à élaborer de nouvelles mesures notamment pour la fortification des accès aux commissariats”. Une réunion se tiendra mercredi prochain entre les représentants des polices fédérale et locale et du ministre de l’Intérieur, Jan Jambon. “Nous allons notamment discuter de ce qui vient de se passer et voir si des mesures peuvent être mises en place pour l’éviter”, précise M. Deldicque. (Belga)