Les ministres et secrétaires d’Etat bruxellois ont droit à des indemnités de logement allant jusqu’à 1.650 euros par mois
Seuls deux membres du gouvernement actuel de Rudi Vervoort ont refusé ces indemnités. Les autres les ont touchés pendant toute la législature, mais certains y ont renoncé récemment, suite à la révélation de l’existence de ces indemnités à d’autres niveaux de pouvoir. La suppression des indemnités de logement et de domesticité est sur la table de négociations.
1.650 euros par mois en supplément de leur salaire. Voici le montant auquel ont droit les ministres et secrétaires d’Etat bruxellois. Dans un dossier de la RTBF, les indemnités sont expliquées : 400 euros sont pour une aide au logement et 1.250 euros correspondent à des frais de domesticité comme la garde d’enfant par exemple.
Si ces indemnités de logement sont logiques pour les ministres fédéraux qui habitent parfois loin de la capitale, qu’en est-il pour les Bruxellois ? C’est en 2001 que le dispositif a été mis en place. Le MR avait alors la Ministre-Présidence et depuis, le système n’a jamais été remis en question, jusqu’à aujourd’hui. A Bruxelles, contrairement aux autres niveaux de pouvoir, les membres du gouvernement peuvent accepter ou refuser l’intégralité ou une partie de cette indemnité qui s’ajoute aux 10.000 euros net par mois de leurs émoluments.
Qu’en est-il à présent ? Le PTB a ainsi posé la question par écrit aux différents cabinets. Seuls deux membres du gouvernement, à savoir le ministre de l’Environnement, Alain Maron, et la secrétaire d’Etat à la Transition économique, Barbara Trachte, tous les deux Ecolo, ont refusé l’ensemble des indemnités dès leur entrée en fonction en juillet 2019.
Des refus récents
A côté de cela, trois membres ont renoncé récemment à leurs indemnités. Ainsi, la ministre de la Mobilité, Elke Van den Brandt (Groen) a touché les 1.650 euros par mois durant toute la législature. Elle vient d’y renoncer en septembre dernier. La secrétaire d’Etat à l’Urbanisme, Ans Persoons (Vooruit), depuis son arrivée en juillet 2023, touche uniquement la partie sur les frais de domesticité. Quant à la secrétaire d’Etat au Logement, Nawal Ben Hammou (PS), elle a perçu les deux volets jusqu’en octobre dernier où elle a décidé de renoncer à celui sur le logement, soit celui de 400 euros par mois.
Enfin, le ministre-président Rudi Vervoort (PS), le ministre de l’Emploi, Bernard Clerfayt (DéFi) et l’ancien ministre du Budget, Sven Gatz (Open VLD), ont perçu l’intégralité du montant pendant toute la durée de leur mandat.
Pour Françoise De Smedt, cheffe de groupe PTB au Parlement bruxellois, “c’est assez indécent, en pleine crise du logement. 60.000 personnes sont sur liste d’attente pour un logement social. Les loyers explosent. Et puis, on constate qu’il y a des ministres au sein du gouvernement bruxellois qui prennent des indemnités de logement et de domesticité. Soit 1.650 euros en plus de leur salaire d’environ 10.000 euros. 1650 euros ce qui correspond au montant d’un loyer pour un appartement deux chambres. Par ailleurs, c’est une déconnexion par rapport à la réalité. Enfin, les ministres ont déjà leur propre logement à Bruxelles. Peu importe comment ils se déplacent, mais il n’est pas très compliqué pour eux de rejoindre leur cabinet ou le Parlement. Rien ne justifie donc ces suppléments de salaire. Suite à nos questions, certains arrêtent de prendre des indemnités. Nous exigeons maintenant leur suppression définitive.”
Suite à ces révélations, Rudi Vervoort et Bernard Clerfayt ont annoncé à BX1 qu’ils renonçaient également à leurs indemnités.
V.Lh. – Photo: Belga
■ Reportage de Michel Geyer, Thomas Craps et Pierre Delmée





