Bruxelles : les MENA contraints de dormir sous des tentes ont été évacués par la police

La police est intervenue tôt ce matin devant le Hub humanitaire pour mettre fin à l’installation provisoire de tentes qui accueillent depuis deux nuits plusieurs demandeurs d’asile mineurs.

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Selon nos informations, la police, sur ordre du bourgmestre Philippe Close (PS), a enlevé ce mercredi matin les tentes en carton dans lesquelles dormaient plusieurs MENA, devant le Hub humanitaire, avenue du Port à Bruxelles.

Depuis deux nuits, des demandeurs d’asile mineurs (sept rien que dans la nuit de lundi à mardi) sont logés par le Samusocial dans des tentes en carton, faute de places dans les centres Fedasil.

“46 Mena ont enregistré lundi une demande d’asile. Sept ont obtenu une place et 39 sont restés sur le carreau”, avait déclaré hier/mardi Christophe Thielens, porte-parole du Samusocial. “Nous avons abrité sept de ceux-ci lundi soir, dans des tentes en carton, devant le Hub humanitaire, où les demandeurs d’asile qui ont été refoulés se rassemblent généralement. Neuf autres ont pu être logés grâce au réseau d’aide et les autres ne sont pas apparus”.

Si les tentes ont été sauvées, après négocations avec la police, indique Michel Genet, directeur générale de Médecins du Monde, les associations ont dorénavant interdiction de les installer en voirie. Les associations demandent un dialogue avec la Région bruxelloise et la secrétaire d’État à l’Asile et la Migration Nicole de Moor (CD&V) pour trouver d’urgence une solution, comme l’hébergement dans des hôtels.

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Contacté, le cabinet du bourgmestre explique qu’il est “inacceptable que des mineurs dorment dans la rue. Les gens n’ont pas à dormir dehors surtout face à un bâtiment où ils passent la journée. Une solution devrait être trouvée à ce problème via les associations de terrain, mais surtout via les autorités compétentes, à savoir fédérale et régionale.”

Pour le moment, nul ne sait où dormiront ces personnes dès ce mercredi soir. Médecins du Monde, de son côté, propose notamment l’hébergement de ces demandeurs d’asile dans un hôtel via Fedasil. Les associations confirment qu’elles offriront en tout cas des sacs de couchage si cela s’avère une nouvelle fois nécessaire.

■ Reportage de Arnaud Bruckner, Charles Carpreau et Laurence Paciarelli

La rédaction – Photos : Médecins du Monde