Les médecins assistants dénoncent leurs conditions de travail

De nombreux jeunes médecins assistants spécialistes mènent ce jeudi des actions de protestation devant différents hôpitaux. Un rassemblement est prévu cet après-midi au Mont des Arts. Reportage devant le CHU Brugmann.

Les hôpitaux belges se sont dits satisfaits, mercredi soir, de l’accord conclu au sein de la Commission nationale paritaire médecins-hôpitaux sur les conditions de travail et la protection sociale des médecins spécialistes en formation. Tel n’est pas du tout le cas des jeunes médecins assistants spécialistes. Ceux-ci ont terminé une partie de leur cursus, mais sont encore en spécialisation. Concrètement, cela signifie qu’ils enchaînent les heures de garde en plus de leurs études. Avec comme impression au final d’être exploités.

Un jeune médecin urgentiste témoigne: “Certains travaillent et puis tournent encore le lendemain dans leur salle. Imaginez-vous, après 24h de travail, c’est comme si on avait un gramme d’alcool dans le sang. Est-ce qu’on a la droit de conduire avec un gramme d’alcool dans le sang? Non. Est-ce qu’on a le droit de sauver des gens? Je ne pense pas”. Un autre candidat urgentiste explique: “C’est difficile de continuer à se former, aller à des congrès, étudier quand on travaille 60h/semaine. L’idée, c’est vraiment avoir du temps pour étudier, se former, et prendre du recul par rapport aux cas qu’on a eus”.

Des conditions de travail qui mettent en danger la santé de ces jeunes médecins assistants spécialistes et travaillent pour moins de deux euros net de l’heure. L’argent n’st toutefois la priorité. Ils demandent d’au moins pouvoir terminer une formation correcte. Des actions sont menées un peu partout pour dénoncer la proposition de convention collective jugée insuffisante. Un rassemblement est aussi prévu cet après-midi au Mont des Arts.

■ Reportage de Michel Geyer, Stéphanie Mira et Béatrice Broutout