Les demandeurs d’asile de Saint-Josse souhaitent l’activation du plan fédéral de crise
Le mouvement citoyen “Stop à la crise de l’accueil” a répété dans un communiqué de presse que les 70 demandeurs d’asile qui occupent le futur Centre de crise national à Bruxelles ne partiront pas tant qu’ils n’auront pas obtenu la garantie d’une place d’accueil définitive au sein du réseau Fedasil. Les occupants exigent également une solution d’urgence pour tous les demandeurs d’asile à la rue, au travers de l’activation du plan fédéral de crise par exemple.
En collaboration avec le Samusocial et la coupole néerlandophone Vluchtelingencomité, la Région de Bruxelles-Capitale avait proposé des places d’accueil d’urgence aux demandeurs d’asile dans un bâtiment à proximité de la gare du Nord, qu’ils ont refusées. “En acceptant cette offre, les occupants courent le risque de se retrouver une nouvelle fois à la rue avant d’avoir été accueillis par Fedasil“, a déclaré l’association “Stop à la crise de l’accueil”.
“Les personnes qui avaient trouvé une place dans le centre d’accueil Porte d’Ulysse ont dû le quitter mardi, car la durée maximale de séjour dans une installation d’urgence régionale est de 28 jours.” Par ailleurs, obtenir une place dans le réseau Fedasil permet de bénéficier simultanément d’un soutien médical et social. Une telle place permet aussi l’octroi d’une attestation d’immatriculation, ou “carte orange”, qui donne accès au marché du travail. “Lorsque nous avons été expulsés du squat de la rue des Palais, on nous avait promis que l’on nous offrirait une autre solution de logement. Mais c’est bien à la rue que nous étions hier“, a déclaré Duclo, l’un des occupants du Centre de crise.
Interview d’une représentante du mouvement citoyen sur les raisons du refus de la proposition de la Région :
“Pas juste de donner la priorité aux squatteurs”, selon de Moor
Les 70 exilés, en majorité des demandeurs d’asile selon Stop à la crise de l’accueil, exigent une activation du plan fédéral de crise ou d’un plan de répartition de l’accueil dans les communes. Si une telle mesure était suivie, le gouvernement devrait alors réquisitionner des bâtiments et du personnel pour héberger les milliers de demandeurs d’asile actuellement sans abri. “La balle est donc dans le camp du gouvernement fédéral et de la secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Nicole de Moor (CD&V), qui n’a pas encore pris de décision“, indique le communiqué de presse.
Nicole de Moor, juge “incompréhensible” que les demandeurs d’asile refusent l’offre d’accueil proposée par la Région bruxelloise. “Certaines personnes sont sur la liste d’attente depuis longtemps. Il n’est pas juste de donner maintenant la priorité chez Fedasil à ces squatteurs“. Mme de Moor rappelle aussi que l’agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile recontacte chaque jour de nouvelles personnes sur la liste d’attente et que les occupants du bâtiment peuvent entre-temps rejoindre les structures d’accueil d’urgence de la Région.
La Ligue des droits humains a quant à elle appelé à se réunir jeudi devant le futur Centre de crise national, à l’occasion de son conseil d’administration, en guise de soutien aux demandeurs d’asile et aux associations de terrain qui leur viennent en aide. “Face à un gouvernement multirécidiviste qui a décidé de faire fi des droits des personnes demandeuses de protection internationale et des principes élémentaires de l’État de droit, il ne nous reste plus que l’action symbolique“, a ajouté l’ASBL dans une communication adressée à Belga.
La Rédaction (avec Belga) – Photo : Belga