Les cimetières bruxellois sur les traces du Père-Lachaise : “Nous n’avons pas Jim Morrison, mais Marc Moulin”

Les cimetières font partie intégrante du patrimoine bruxellois. Ils regorgent de monuments remarquables et abritent les sépultures de personnalités qui ont marqué l’Histoire. C’est pourquoi, le Ministre bruxellois des Pouvoirs locaux, Bernard Clerfayt, a mis sur pied un arrêté visant à préserver les sépultures d’importance historique locale. Les communes ont quatre ans pour s’y conformer. “On est dans une logique des cimetières parisiens”, ajoute Pauline Lorbat, porte-parole du ministre bruxellois. 

Les cimetières sont souvent perçus comme des endroits tristes et sombres. Mais en réalité, ce sont des lieux remplis d’histoire et de trésors. Larges avenues, jardins, œuvres architecturales, sépultures de personnalités historiques… Les cimetières offrent des paysages atypiques et regorgent de monuments remarquables.

La préservation de ce patrimoine funéraire local est désormais prévue par un arrêté du gouvernement bruxellois. Le principe ? Chaque commune est invitée à répertorier les sépultures dites d’importance historique locale présentes sur son territoire. Autrement dit, tous les monuments qui se démarquent d’un point de vue historique, artistique, paysager ou autre. “Les communes auront quatre ans pour se mettre en conformité et nous rendre la liste”, ajoute Pauline Lorbat. “Elles n’ont présenté aucune objections et cela ne semble pas augmenter la charge de travail ou un les coûts financiers.

À l’image des célèbres cimetières parisiens

L’ensemble des sépultures reprises sur la liste devront être conservées et entretenues par le titulaire des concessions ou, en l’absence d’héritier, par la commune. “Nous avons la chance de posséder de nombreux joyaux dans nos cimetières bruxellois. L’objectif de cet arrêté est de parvenir à préserver ce patrimoine funéraire local. C’est d’ailleurs un devoir de mémoire”, déclare Bernard Clerfayt, Ministre bruxellois des Pouvoirs locaux.

Parmi les “joyaux” épinglés, citons le cimetière de Bruxelles qui abrite les sépultures de figures bruxelloises telles que François Van Campenhout, compositeur de la Brabançonne, Théodore Verhaegen, fondateur de l’ULB ou encore Ferdinand Wellens, imprimeur résistant à qui on doit le célèbre « Faux Soir » de novembre 1943. On peut également y découvrir des réalisations de style Art Nouveau conçues par Victor Horta, qui lui repose dans le cimetière d’Ixelles ou encore le cimetière d’Uccle-Dieweg qui abrite la dernière demeure d’Hergé. “Des cimetières plus méconnus valent le détour”, complète Pauline Lorbat. “À l’exemple du cimetière de Molenbeek. Moins de personnalités y sont enterrées, mais les galeries funéraires qui datent de la fin du 19e siècle méritent le coup d’oeil“.

L’objectif, à termes, est de susciter la curiosité des Bruxellois et non Bruxellois et de les inviter à découvrir des oeuvres d’art méconnues, à l’image des cimetières parisiens comme Montmartre ou le Père-Lachaise. “On est dans cette logique là, en effet“, poursuit Pauline Lorbat. “Nous n’avons peut-être pas Jim Morrison, mais nous avons Marc Moulin (au cimetière d’Ixelles, ndlr)”, sourit-elle. Le Père-Lachaise est l’un des monuments les plus visités de la capitale française avec plus de 3,5 millions de visiteurs par an.

Loïc Struys – Photo : BX1

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06 novembre 2023 - 12h07
Modifié le 06 novembre 2023 - 13h55