Code du bien-être animal: Clerfayt prêt à faire des “propositions pour encadrer le débat sur l’abattage”

Invité de Bonjour Bruxelles, le ministre bruxellois Bernard Clerfayt (DéFI), à l’origine du Code du bien-être animal, s’est dit “prêt à faire des propositions pour examiner comment on peut encadrer le débat sur l’abattage, éventuellement en discutant avec les scientifiques, les associations bien-être animal, et avec les cultes. On peut voir comment l’encadrer, comment vérifier que les techniques qui existent permettent de s’inscrire dans une solution partagée.”

En début de semaine, une partie de l’opposition et un député de la majorité au parlement bruxellois ont décidé de déposer eux-mêmes le Code du bien-être animal bloqué au gouvernement régional. Ils espèrent de la sorte constituer une majorité de rechange afin de le faire adopter.

Le gouvernement devrait approuver en troisième lecture ce texte avant de le transmettre au parlement. Mais la crainte d’un amendement interdisant l’abattage sans étourdissement paralyse le processus. Le PS n’a pas obtenu la semaine passée de ses partenaires de majorité flamands et de DéFI l’engagement que la discipline de majorité soit respectée dans ce cas. Or, la N-VA n’a pas caché qu’elle introduirait un tel amendement. Le MR, la N-VA, le CD&V et le député Julien Uyttendaele (PS) ont pris mardi l’initiative de déposer le texte du ministre Bernard Clerfayt (DéFI).

Ce vendredi, Bernard Clerfayt affirme sur notre antenne qu’on “peut mettre en place maintenant une méthodologie qui, sur les deux ou trois ans qui viennent, nous permettre de voir plus clairement comment on peut aller dans la direction d’une réduction de la souffrance animale lors de l’abattage. Ça reste mon objectif. On peut trouver des voies qui mettent peut-être quelque temps, parce que dans tous les cas, s’il devait y avoir un vote sur cette méthode d’étourdissement, elle ne s’appliquerait pas du jour au lendemain. Elle mettrait deux ou trois ans avant d’être mise en œuvre. Le débat d’il y a deux ans au Parlement proposait la date de 2028, c’est de ça dont on parle.”

“Par exemple, avec l’abattage réversible, il y a d’autres techniques”, détaille le ministre. Il y a des difficultés particulières pour les bœufs, on le sait. C’est plus compliqué que les questions de grands principes sur lesquels on peut s’étriper. Il y a moyen de trouver des solutions pour inscrire dans les années qui viennent une évolution dans cette direction.”

 

“Un blocage par pur électoralisme”

Le ministre bruxellois,  en charge du Bien-être animal, s’est également étonné que “tout le monde soit d’accord sur le texte, mais qu’il y ait un blocage par le Parti socialiste qui refuse que ce texte soit discuté au Parlement par pur électoralisme parce qu’ils ont peur d’éléments qui ne sont pas dans mon texte. À la demande du PS, je n’ai rien mis sur l’abattage et donc j’ai travaillé sur le code avec toutes les mesures qu’il contient qui permettent d’améliorer le bien être animal. Cette loi de faire de Bruxelles la capitale du bien être animal avec le texte le plus moderne, le plus créatif qu’il y ait en Europe occidentale. C’est une occasion manquée. Si on ne le vote pas, j’estime qu’on doit faire de Bruxelles cette cette région pilote en matière de bien être animal. S’il débat, il y a sur la question de l’abattage que je n’ai pas mis dans mon texte à la demande du PS. C’est un débat que la majorité a indiqué être un vote libre des parlementaires selon leur éthique, selon leur engagement. Le débat a été clarifié par des décisions de la Cour européenne de justice et de la Cour européenne des droits de l’homme, puisque les communautés, on le sait, juives et musulmanes, sont très sensibles à cette question et la Cour européenne des droits de l’homme a indiqué qu’il n’était pas question d’atteindre aux rites religieux.”

“C’est un accord qu’on avait signé, un accord qu’on avait tous ensemble. Il fallait qu’on termine cette majorité en réalisant nos engagements. Je souhaite qu’on réalise cet engagement. Je ne comprendrais pas que par électoralisme, on nous empêche d’avancer dans cette direction.”

 

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