Les chauffeurs Uber manifestent contre les sanctions dues à l’utilisation du smartphone
Quelques sanctions financières, dont le montant n’a pas été précisée, ont déjà été émises.
Environ 150 voitures selon l’estimation de la police de Bruxelles-Ixelles et jusqu’à 300 selon les organisateurs, se sont rassemblées vendredi à compter de 10h00 sur le boulevard Pachéco à Bruxelles, pour protester contre la mise en œuvre par Bruxelles Mobilité de la verbalisation des chauffeurs utilisant l’application Uber sous la licence LVC (Location de Voiture avec Chauffeur). Les manifestants ont démarré vers 11h00 pour se rendre en cortège jusqu’au Cabinet du ministre-président du gouvernement bruxellois Rudi Vervoort, situé boulevard du Régent. Des embarras de circulation ont été signalés sur la petite ceinture en marge de leur déplacement.
► À lire aussi | La Région interdit aux chauffeurs Uber d’utiliser leur smartphone
Quelques slogans comme “LVC discriminés” étaient visibles sur des feuilles collées aux pare-brises des voitures. Les conducteurs se sont fait entendre à grands coups de klaxons.
Le cortège est arrivé à destination vers 12h00, puis s’est disloqué vers 12h45 au rond-point Robert Schuman. Il n’y a pas eu d’incident.
► À lire aussi | La Région bruxelloise débloque deux nouvelles aides pour les taxis et LVC
Plusieurs sanctions reçues
“Une circulaire a été envoyée fin février à ceux qui détiennent une licence LVC pour rappeler l’ordonnance de 1995 et l’interdiction du smartphone“, explique Asmaa Snaibi, membre fondatrice de l’ASBL UCLB (Union des chauffeurs Limousine Belge), une des trois associations mobilisées en front commun. “Bruxelles-Mobilité commence à contrôler les chauffeurs, qui reçoivent d’abord un avertissement. En cas de contrôle en situation de récidive, ils reçoivent un procès-verbal envoyé au procureur du Roi et sont convoqués à Bruxelles Mobilité pour audition“. Quelques sanctions financières, dont le montant n’a pas été précisée, ont déjà été émises.
“Jusqu’à ce jour, nous n’avons pas été consultés concernant l’avancée de la réforme“, continue Asmaa Snaibi. “Nous sommes dans l’incertitude et les chauffeurs risquent gros. Ils craignent des amendes et des saisies de leurs véhicules“.
Une réunion fructueuse
Une délégation a été reçue à 13h00 par des représentants du Cabinet de Rudi Vervoort. Elle était chargée par les chauffeurs de plaider en faveur de la suspension des sanctions jusqu’à la décision définitive de la cour d’appel, en se basant sur la décision rendue en première instance qui leur est favorable, ou jusqu’à la réforme du secteur attendue d’ici l’été.
Pendant cette rencontre, les représentants des trois structures du Front Commun (UCLB, ABCL et USCP) ont pu entendre les avancées du gouvernement sur la réforme. “Il a été confirmé que des avancées très positives étaient en cours pour aboutir à une première mouture du plan taxi avant les vacances parlementaires. Le Front commun entend ces nouvelles positives avec enthousiasme et invite le gouvernement bruxellois a concrétisé cette première version dans les délais annoncés“, annoncé le Front commun par voie de communiqué.
Le gouvernement bruxellois disposera d’ici l’été d’un projet de réforme de l’ordonnance régulant le secteur des taxis et, plus largement, le transport rémunéré des personnes. Une concertation sera organisée une fois que l’avant-projet aura été déposé, a affirmé vendredi le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort, devant le parlement bruxellois.
Environ 800 chauffeurs, selon l’estimation de la police, avaient déjà manifesté le 4 mars dernier.
La Rédaction – Photo : Capture Belga
■ Marine Guiet, Yannick Vangansbeek et Lola Depape