Le ministre de la Défense en visite à Audi Brussels

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Le ministre de la Défense, Theo Francken (N-VA), s’est rendu mardi sur le site d’Audi Brussels, à Forest, accompagné d’une délégation d’entreprises du secteur de la défense et d’organisations sectorielles, a confirmé le porte-parole d’Audi Brussels, Peter D’hoore.

“Lors de la visite, les représentants des entreprises ont eu la possibilité de se faire une idée précise du site”, explique le porte-parole. “Pour ce qui concerne son affectation future, je peux dire que nous examinons pour le moment plusieurs scénarios”, a-t-il ajouté, assurant que l’intention était d’impliquer le gouvernement et les autorités locales dans les projets concernant l’avenir du site.

De son côté, le ministre Francken a souligné sur le réseau social X, à l’issue de cette “excellente visite” du site d’Audi, qu’elle avait donné lieu à “beaucoup d’intérêt de notre industrie de la défense”.

Audi a mis un terme définitif, fin février, à l’assemblage de voitures sur le site. Alors que l’Europe s’engage dans un vaste plan de réarmement, qui concerne aussi la Belgique, le ministre de la Défense plaide pour que des sites industriels abandonnés comme celui d’Audi soient reconvertis en sites de production militaire. Theo Francken y voit également une manière de réindustrialiser le pays et de lutter contre le chômage des jeunes à Bruxelles. Le site de Caterpillar, à Gosselies (Charleroi), pourrait également entrer en ligne de compte pour une ligne de production de matériel militaire. Interrogé sur le sujet en commission du parlement wallon, le ministre régional de l’Economie, Pierre-Yves Jeholet s’est déclaré favorable à un tel projet “qui doit toutefois venir de l’entreprise”. “Est-ce que je suis favorable à un éventuel projet de production dans le secteur de la défense ou de l’armement sur le site de Caterpillar? Oui, mais il faut étudier le dossier et il faut que ça parte de l’industrie. Là, il y a encore des zones de flou par rapport à la définition du projet”, a-t-il répondu aux députés qui l’interrogeaient.

Fermeture de l’usine Audi Brussels : quel avenir pour le site ?

“Cinq candidats, sélectionnés en 2024, sont toujours en lice pour la reconversion du site. Ils devront soumettre leur dossier pour le 1er septembre 2025. Néanmoins, en raison du contexte géopolitique et du réarmement de l’Europe, il reste tout à fait possible d’accepter de nouveaux projets qui devraient être soumis d’ici l’été. Ces propositions seront étudiées”, a ajouté le ministre Jeholet. “Le site de Caterpillar présente des caractéristiques particulièrement intéressantes pour accueillir des activités d’assemblage militaire. Mais ce sont les entreprises qui doivent initier des projets de cette ampleur“, a-t-il conclu.

■ Reportage de Bryan Mommart, Gauthier Flahaut et Paul Bourrières

Les écologistes appellent à une concertation

À l’occasion de la visite du site d’Audi Brussels par le ministre de la Défense, les écologistes insistent : “La reconversion du site doit s’inscrire dans une vision globale, ouverte aux industries d’avenir et d’utilité collective”. 

Ils soutiennent de leur côté, le renouvellement industriel du site d’Audi Forest. “Ne reproduisons pas les erreurs du passé : le déploiement de plusieurs acteurs économiques sur ce site, c’est la garantie d’une activité industrielle plus solide à Forest, libérée de la dépendance à une seule multinationale”, affirme Séverine de Laveleye, cheffe de file des Verts à Forest.

Les bénéfices d’Audi ont chuté d’un tiers en 2024

Il s’agit de la deuxième baisse significative d’affilée pour la filiale de Volkswagen. Le chiffre d’affaires a par ailleurs diminué de 8%, à 64,5 milliards d’euros.

Le constructeur allemand de voitures de luxe Audi, qui a définitivement arrêté la production dans son usine de Bruxelles le mois dernier, a enregistré en 2024 un bénéfice après impôts en baisse de 33%, à 4,2 milliards d’euros, a-t-il annoncé mardi.

Les dirigeants d’Audi ont expliqué avoir été contraints de supprimer des emplois en raison des conditions difficiles du marché. “Nous avons également dû prendre la regrettable décision de fermer notre usine de Bruxelles”, a ajouté le CFO Jürgen Rittersberger lors d’une conférence de presse. Lundi, le constructeur automobile a aussi annoncé vouloir supprimer 7.500 emplois en Allemagne d’ici fin 2029. “Il y a un an, nous avions prédit que 2024 serait une année de transition. Malheureusement, cela s’est complètement concrétisé”, a expliqué le directeur général Gernot Döllner. Selon lui, les défis restent toutefois d’actualité alors qu’Audi est confrontée à une demande faible et à une concurrence féroce en Chine.

► Voir aussi | John Cockerill pourrait s’installer sur le site d’Audi Brussels

Pour 2025, le constructeur s’attend à une augmentation de ses ventes, de son chiffre d’affaires et de ses bénéfices. “Mais ce ne sera pas facile”, a prévenu Jürgen Rittersberger. “Les marchés resteront très compétitifs et les consommateurs prudents, notamment en Chine.”

Les nouveaux modèles devraient aider Audi dans ses ambitions. “Au total, plus de 20 nouveaux modèles arriveront sur le marché en 2025 et 2026”, a déclaré Gernot Döllner. Les droits de douane aux États-Unis représentent un autre risque pour Audi, même s’il serait limité à court terme, selon ses dirigeants. La marque pourrait devoir augmenter ses prix aux États-Unis.

► Notre dossier consacré à Audi Brussels

Belga