Les accueillantes d’enfants manifestent : la ministre Alda Greoli leur promet un futur statut
La ministre de l’Enfance pour la Fédération Wallonie-Bruxelles, Alda Greoli, a assuré mercredi à la dizaine d’accueillantes d’enfants, venues manifester leur inquiétude à la suite de la crise politique francophone, que le cdH “ne pliera pas”. Obtenir un statut pour les accueillantes d’enfants est une “réelle priorité aujourd’hui et dans le prochain gouvernement”, a-t-elle affirmé.
La CSC menait une action à midi devant le siège du cdH à Bruxelles pour obtenir un tel engagement. “Marre des moulins à vent! Des actes! “, “Paroles, paroles, paroles… Promesses en l’air!”, pouvait-on lire sur les pancartes brandies par une dizaine d’accueillantes d’enfants devant le siège du cdH. Sous les “Paroles, paroles” de Dalida, le syndicat chrétien a remis le “Prix du Jury Moulins à vent 2017” au cdH “pour leurs performances en matière de promesses non tenues”.
Les accueillantes d’enfants conventionnées sont autorisées par l’ONE (Office national de l’enfance) à accueillir des enfants âgés de zéro à six ans. Elles sont rémunérées à la prestation, ce qui rend leur revenu fortement variable et leur situation précaire. Un groupe d’organisations s’est donc constitué il y a quatre ans afin de réclamer un statut de salarié. “Nous voulons un statut complet pour être mieux reconnues”, explique Doris Grégoire, accueillante depuis 28 ans. “Nous n’avons pas de salaire mais ne sommes pas indépendantes. Nous n’avons pas droit au chômage ou aux congés payés”, déplore-t-elle.
Un accord avait été engrangé avec Mme Greoli mettant sur pied une expérience-pilote avec 200 accueillantes et pour ensuite octroyer un statut à toutes les accueillantes dès 2018, explique Sylvie Potier, permanente CNE, la centrale chrétienne pour les employés. “Depuis que (le président du cdH) Benoit Lutgen a débranché la prise du gouvernement (de la FWB mais aussi en Wallonie et à Bruxelles, ndlr), tout est mis en danger”, déplore-t-elle. “Mme Greoli pourra-t-elle poursuivre son travail? Quel sera notre ministre de tutelle? “, se demande-t-elle. “Nous voulons entendre de la bouche de M. Lutgen que quelle que soit la majorité formée, l’engagement sera poursuivi.”
“Ca fait quelques années qu’on nous promet un statut. C’était pour aujourd’hui, c’était pour hier, c’est peut-être pour demain”, a déclaré Yves Hellendorff, secrétaire national de la CNE du non marchand. Il a interpellé la ministre Alda Greoli, qui avait tenu “à descendre” : “Est-ce que le cdH met dans les conditions pour rentrer dans un prochain gouvernement la mise en oeuvre du nouveau statut des accueillantes au 1er janvier 2018 tel qu’il a été négocié techniquement jusqu’à présent?”
Mme Greoli a assuré que le statut des accueillantes était “un dossier essentiel (…). Dans le cadre des négociations d’un futur gouvernement, ce dossier sera directement sur la table”, a-t-elle insisté, sans toutefois s’engager sur une date précise de l’entrée en vigueur du statut. Sous les sifflets des syndicats, la délégation a ensuite été reçue par la ministre et le président du cdH, Benoit Lutgen.
Le syndicat chrétien ressort de la réunion “suspicieux par expérience”, les deux politiques humanistes ne s’étant pas formellement engagés à ériger l’octroi d’un statut aux accueillantes d’enfants comme une condition sine qua non pour la formation d’un futur gouvernement, explique Yves Hellendorff, secrétaire national de la CNE du non marchand. Si le cdH s’est engagé à faire du dossier une priorité et à le défendre, “il ne dit jamais qu’il s’agira d’une condition formelle”. Le syndicaliste précise que selon le parti, le dossier ne devrait pas être mis en difficulté, “le PS n’étant pas un si grand défenseur” du dossier. “Nous sommes suspicieux par expérience”, ironise M. Hellendorff. “Cela fait des années que le cdH dit qu’il veut un statut mais qu’il n’arrive pas à le mettre en place. (…) Nous ne remettons pas en cause sa “bonne volonté” mais a-t-il la carrure (…) pour l’imposer?” (Belga)
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