L’enseignement de promotion sociale également inquiet des mesures de la FWB

Les professeurs dénoncent les réformes avancées par la majorité MR-Engagés.

Quelque 550 enseignants étaient rassemblés mardi matin devant le siège du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles à Bruxelles, a indiqué la police sur place. Les professeurs dénoncent les réformes avancées par la majorité MR-Engagés.

 “Cette manifestation doit permettre de donner la parole aux enseignants des académies ou de la promotion sociale qui s’inquiètent aussi des mesures annoncées“, a exposé Michel Thomas, permanent CGSP Enseignement à Bruxelles.

Le front commun des enseignants s’oppose aux mesures d’économies décidées dans l’enseignement et à la réforme du statut des professeurs. Il rappelle par ailleurs la pénurie que connaît l’enseignement et la détérioration des conditions de travail.

► Lire aussi | Grève tournante des enseignants : Bruxelles touchée mardi

Le 27 janvier, plus de 30.000 professeurs et élèves avaient défilé dans les rues de la capitale, signe d’une forte mobilisation du secteur. “Nous en sommes à la huitième journée d’action spécifique pour l’enseignement depuis le début de l’année scolaire“, a commenté Fabrice Pinna, permanent CSC Enseignement. “Les gens n’ont pas de réponse à leur avenir. Certains souhaitent mettre en place un régime de fin de carrière dès le début de l’année scolaire prochaine et ils ne savent pas vers où ils vont.” Selon le syndicat chrétien, plusieurs centaines de personnes pourraient prétendre dès août prochain au régime spécial de Disponibilité Précédant la Pension de Retraite (DPPR). Faute d’un aménagement de fin de carrière de qualité, ce sont les rangs des malades de longue durée qui risquent de gonfler, met en garde un militant.

Outre des enseignants actifs dans la promotion sociale, des collègues d’autres sections ont pris la parole comme des membres de l’enseignement supérieur et universitaire ainsi que les centres d’éducation et de formation en alternance. Plusieurs intervenants ont rappelé que dans bon nombre d’établissements, le manque de moyens humains s’accompagnait d’un état de l’infrastructure assez déplorable.

Une délégation syndicale a été reçue pendant près de deux heures par la ministre francophone de l’Éducation et de l’Enseignement de promotion sociale, Valérie Glatigny. La réunion était cordiale, mais pour Luc Toussaint, président de la CGSP Enseignement, on reste dans un “dialogue de sourds“. “Des points de convergence ont certes été relevés, comme la revalorisation du métier et des conditions de travail, mais avec leurs recettes à eux”, déplore-t-il.

Concernant la réforme du qualifiant, la ministre reste persuadée que cela n’aura que peu d’impact sur les enseignants, mais cela démontre une méconnaissance totale du terrain, estime pour sa part M. Pinna. Une mise au vert rassemblant notamment syndicats et pouvoirs organisateurs a été proposée à la mi-mai par le cabinet. Les syndicats ignorent encore les détails de cette initiative.

Reportage de Vanessa Lhuillier et Frédéric De Henau

Partager l'article

08 avril 2025 - 11h08
Modifié le 08 avril 2025 - 19h04