Piquets de grève : le tribunal de Bruxelles donne raison aux syndicats de Colruyt
Le tribunal de Bruxelles a donné gain de cause aux syndicats de Colruyt qui avaient attaqué une ordonnance prise par l’entreprise visant à envoyer des huissiers pour briser des piquets de grève pacifiques en novembre dernier, a annoncé la CSC Alimentation et Services mercredi.
Les 10, 15 et 22 novembre derniers, les syndicats du commerce avaient débrayé pour obtenir de meilleures conditions de travail. Dans un contexte de “blocage des salaires et de factures difficiles à payer”, ils demandaient une prime au pouvoir d’achat. Des actions avaient notamment été organisées dans plusieurs grands dépôts de l’entreprise Colruyt, et des tracts avaient été distribués aux travailleurs, freinant le trafic des camions de marchandises.
Ces ralentissements avaient été considérés comme inacceptables par la direction de Colruyt, qui avait envoyé des huissiers sur place pour demander la levée des piquets et infliger des amendes aux syndicalistes qui refuseraient d’obtempérer.
Nous faisons face à une judiciarisation des conflits sociaux et c’est un problème.
La CSC Alimentation et Services et la FGTB Horval avaient alors contesté en justice l’ordonnance ayant autorisé l’envoi d’huissiers pour casser le piquet de grève. Le tribunal de Bruxelles a finalement tranché le 30 novembre, leur donnant raison.
“Les syndicats ont simplement utilisé leur droit de grève et le droit d’informer leurs collègues“, souligne le porte-parole national de la CSC Alimentation et Services, Steve Rossel. “Il y a 10 ans, on n’aurait pas vu d’huissier. Nous faisons face à une judiciarisation des conflits sociaux et c’est un problème.”
“Pour l’avenir, nous demandons au gouvernement qu’il légifère pour interdire l’utilisation des requêtes unilatérales dans le cadre de conflits sociaux“, conclut-il.
Belga – Photo : Belga