Le retour de l’échevin Michel De Herde refusé par le Collège Schaerbeekois : “Il y aura des conséquences politiques, je ne vais pas me taire”
Un collège extraordinaire s’est déroulé ce vendredi, et a rejeté la requête introduite par l’échevin Michel De Herde (DéFI). L’homme, inculpé de viol sur mineur de moins de seize ans, mineur de plus de seize ans et détention d’images pédopornographiques, avait demandé à pouvoir à nouveau entrer en contact avec les membres de l’administration communale.
L’échevin DéFI Michel De Herde avance que le juge d’instruction en charge de l’enquête a récemment levé toutes les conditions liées à son inculpation. Ainsi, l’homme politique, souhaite retrouver son bureau de la place Colignon, et ses équipes.
Pour rappel, l’échevin a fait l’objet en mai 2022 d’une plainte de sa collègue échevine Ecolo Sihame Haddioui, qui l’accuse d’atteinte à la pudeur et de propos sexistes lors d’un conseil communal. Une autre femme l’accuse de viol, alors qu’elle était mineure. Plusieurs femmes ont témoigné et ont relaté des propos ou des gestes déplacés. Ces faits sont niés catégoriquement par Michel De Herde.
Après plusieurs vérifications et confrontations, la justice a décidé fin 2023, de lever les conditions soumises à l’homme politique, dans le cadre de sa vie professionnelle. L’homme, qui reste inculpé rappelle dans un communiqué que : “Bien qu’il ne m’a jamais été interdit d’exercer mon mandat d’échevin, j’avais demandé au Collège des Bourgmestre et échevins, ma mise en congé de mes fonctions. Ce qui a été acté, parmi d’autres décisions, par cet organe en date du 15 février 2023.”
Requête refusée
Le 5 janvier 2024, Michel De Herde a adressé une requête à la bourgmestre faisant fonction, Cécile Jodogne (DéFI) et au secrétariat communal, visant à retirer une seule des décisions prises le 15 février 2023 et libellée comme suit : “Décide d’interdire toute relation entre M.De Herde et les agents et services communaux”. “J’ai établi le parallélisme suivant, puisque plus aucune condition n’est observée par le juge, je pense que cette mesure n’a plus de sens”, explique l’échevin. Faute de réponse, celui-ci a adressé une mise en demeure à la Commune. Le Collège s’est alors réuni ce vendredi, et a refusé sa requête, par mesure de précaution. “Je trouve que cette décision est probablement illégale et injuste. Qui connaît le mieux mon dossier? Le juge d’instruction, il est le mieux informé. Je trouve que c’est une forfaiture, une volonté de m’écarter le plus possible”, confie l’échevin.” Cela veut dire que la bourgmestre faisant fonction, qui dispose d’une majorité de membres de la Liste du Bourgmestre au Collège, m’empêche d’exercer pleinement mon mandat d’échevin puisque je suis privé de ressources de l’administration qui permettent de comprendre les tenants et aboutissants des décisions que le Collège doit prendre chaque semaine.”
Celui-ci, explique, dans une vidéo être victime “d’un ostracisme caractérisé de la part des amis écolos de Mme Haddioui et aussi de la part de la bourgmestre faisant fonction qui, une fois de plus, se soumet à Ecolo. Se révélant incapable de faire en sorte que le Collège en revienne à la légalité, elle démontre qu’elle est impuissante à faire respecter le droit communal et définitivement inapte à exercer un quelconque leadership politique. Cela constitue une forfaiture et un démérite.” Michel De Herde conteste cette décision, et explique qu’il y aura des conséquences. “Elles seront exclusivement politiques, je ne vais pas me taire.”
“Animal blessé”
De son côté, le Collège des bourgmestre et échevins, justifie son refus par le fait que les inculpations le visant ne sont pas levées, qu’il y va du respect du devoir général de prudence et que l’autorité communale entend adopter une tolérance zéro vis-à-vis des comportements inadéquats dénoncés par les agents communaux. “Michel De Herde est un animal blessé, et je comprends qu’il le soit : il est plusieurs fois inculpé pour des motifs graves, dont un viol sur mineur de moins de 16 ans. En outre, l’analyse de risque pyscho-social spécifique de Cohezio a montré l’existence de comportements inadéquats, dont certains à connotation sexuelle, de la part de l’autorité politique. C’est très lourd“, indique-t-elle.
Elle rajoute : “Sur base de ces inculpations, qui avaient motivé l’analyse du Collège du 15 février 2023, et de cette enquête psycho-sociale, le Collège (car c’est bien l’ensemble des membres du Collège qui décide) n’avait aucune raison de modifier sa précédente décision ! La présomption d’innocence doit être respectée autant que le principe de prudence de la part d’un Collège qui est responsable du bien-être de son administration et de la continuité des services”, avant de conclure : “La Justice se prononcera sur ces chefs d’accusation le moment venu et je ne souhaite pas, à l’inverse de Michel De Herde, instrumentaliser une procédure judiciaire à des fins politiciennes.”
E.D – Photo : BX1