Le recours aux voix de préférence a de nouveau reculé le 9 juin

Le pourcentage de voix de préférence exprimées depuis 2003 est en recul constant en raison de l’importance donnée aux têtes de liste des différents partis.

Le recours au système des voix de préférence a de nouveau reculé lors des élections du 9 juin, tant aux niveaux fédéral et flamand qu’au parlement européen, selon le groupe de recherches GASPAR, lié à l’Université de Gand.

Pour leur étude sur l’utilisation de ce vote préférentiel en faveur d’un ou de plusieurs candidats, les chercheurs Leen Lingier et Bram Wauters se sont penchés sur les élections fédérales et européennes dans l’ensemble du pays. Pour les élections régionales, ils se sont limités au Parlement flamand.

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Constat: le recours au vote préférentiel a diminué dans tous les parlements. Le 9 juin, pour la Chambre (50,2 %) et le Parlement flamand (50,4 %), un peu plus de la moitié des électeurs ont exprimé des voix de préférence, tandis que pour le Parlement européen (45,9 %), c’est moins de la moitié. Ces chiffres représentent une baisse de plusieurs points de pourcentage pour les trois niveaux de pouvoir par rapport aux élections de 2019, marquant ainsi la cinquième élection consécutive au cours de laquelle le pourcentage de votes préférentiels est en baisse.

Par circonscription, il apparaît que le pourcentage de votes préférentiels exprimés a diminué partout en Flandre et à Bruxelles, alors qu’il a très légèrement augmenté en Wallonie. Une différence qui s’explique par le fait que les partis vainqueurs en Flandre (Vlaams Belang et PVDA, à l’exception de Vooruit) obtiennent traditionnellement peu de voix de préférence, alors que les gagnants en Wallonie (MR et Les Engagés) en obtiennent davantage.

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L’accent mis sur les figures de proue nationales entraîne également un déclin de l’utilisation des votes préférentiels dans les circonscriptions où elles n’apparaissent pas. Selon les chercheurs, les électeurs ont massivement voté pour les têtes de liste des partis, mais en l’absence de ces dernières dans leur circonscription, ils ont souvent choisi la case de tête.

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Pour étayer leur propos, Leen Lingier et Bram Wauters pointent l’utilisation du vote préférentiel pour les listes N-VA à la Chambre. Dans la circonscription d’Anvers, où le président du parti Bart De Wever était candidat, le pourcentage de votes préférentiels a atteint 75 % dimanche dernier. Par contre, dans toutes les autres provinces, moins de la moitié des électeurs de la N-VA ont exprimé un vote préférentiel. Seule exception: le Brabant flamand où la tête de liste Theo Francken a obtenu le soutien de 54,9 % des électeurs du parti nationaliste.

Belga