“Le pic de la 4e vague n’est pas atteint pour Bruxelles”
Les experts estiment que le pic des contaminations est derrière nous pour l’ensemble du pays. Cependant, pour Bruxelles, la situation n’est pas encore au beau fixe. De nouveaux outils pourraient permettre d’améliorer les chiffres.
Bruxelles compte 1377 nouveaux cas par jour ce qui correspond à une augmentation de 19% sur les 7 derniers jours. 400 personnes sont toujours hospitalisées pour une contamination au covid 19 soit une baisse de 8% et 104 lits en soins intensifs sont occupés par des patients covid. Des lits ont ainsi été créés pour répondre à la demande et il existe toujours une pénurie de lits due aussi à l’absentéisme du personnel soignant. Certains transferts ont dû être organisés pour des patients non-covid et dans beaucoup d’hôpitaux, les opérations non urgentes ont été annulées.
Ces données sont plutôt inquiétantes pour Inge Neven, responsable hygiène à la cocom. “Je crains que pour Bruxelles, le pic ne soit toujours pas atteint. On continue à avoir une hausse de plus ou moins 20% par semaine de cas même si on reste la province avec le taux d’incidence le plus bas. J’espère qu’on va vite l’atteindre.”
Si le pic n’est toujours pas atteint à Bruxelles, c’est notamment à cause de ce taux d’incidence plus bas et aussi parce que la capitale enregistre un afflux de population plus important. Le renforcement du télétravail devrait permettre d’enregistrer un ralentissement dans les jours à venir.
Un nouvel outil pour le testing
Dans les autres Régions, il n’était pas possible d’obtenir un code pour un test PCR sans passer par un médecin contrairement à Bruxelles. A présent, tous les Belges peuvent faire une autoévaluation en entrant leurs symptômes sur info-coronavirus.be.
En répondant à quelques questions, vous pourrez obtenir un code pour vous rendre dans un centre de test. A Bruxelles, 2,5% des tests se font suite à ce questionnaire. C’est assez peu, mais la Région n’a pas fait de publicité puisque la possibilité de se faire tester sans passer par une prescription médicale existait déjà. Actuellement, 11.000 tests sont effectués quotidiennement auxquels il faut ajouter les 2.000 tests antigéniques réalisés en pharmacie.
Déclarer soi-même les contacts
Bruxelles n’était pas demandeuse puisque le call center arrive à tenir le rythme contrairement à la Flandre. Le nouvel outil informatique permet aux Bruxellois testés positifs d’encoder eux-mêmes le nom des personnes qu’ils ont vues et qui sont des cas contacts à haut risque. Pour Inge Neven, cet outil vient en complément du centre d’appel. “Les gens qui sont bien connectés peuvent ainsi soulager le call center et donner leurs personnes de contact dès qu’ils ont reçu un sms. Pour ceux qui ne veulent pas le faire directement, le call center appellera toujours.”
Actuellement, les personnes donnent en moyenne 2,8 contacts à haut risque. Le chiffre est certainement sous estimé et le changement de stratégie avec un test unique entre le 3e et le 5e jour qui impose une quarantaine même pour les personnes vaccinées avant l’obtention du résultat du test, ne va certainement pas permettre une augmentation du nombre des contacts donnés.
Inge Neven rappelle donc l’importance de s’isoler, de faire éventuellement des auto-tests et de ne pas être en contact avec des personnes fragiles si on a eu un contact avec une personne positive.
■ Interview d’Inge Neven, responsable hygiène de la Cocom, par Vanessa Lhuillier
Photo: Belga/Eric Lalmand