Le pavillon Rauter à Anderlecht ferme ses portes à cause du trafic de drogue, une association dénonce une “stigmatisation”

Alors que l’Asbl Terra Brasil occupait le pavillon Rauter à Anderlecht depuis deux ans, elle a finalement quitté les lieux après avoir subi des menaces de la part des dealers du parc.

Le Pavillon Rauter à Anderlecht, construit par la commune a pour objectif de promouvoir des activités autour du quartier du Biestebroeck. Deux ans après son arrivée, l’Asbl Terra Brasil, première association à occuper les lieux, cesse ses activités. “On a pris contact avec la commune pour dire qu’on ne pouvait pas continuer dans cette situation”, regrette Paulo Rocha, fondateur de l’Asbl. Si l’Asbl a tenu bon jusqu’au mois de mai, une agression a accéléré la décision. “Une fois que tu te fais agresser, t’as pas envie de revenir là et t’as aucune certitude d’être là en sécurité”. 

Lors du dernier conseil communal, le bourgmestre Fabrice Cumps (PS) a annoncé avoir renforcé la présence policière et cherche à rouvrir les lieux au plus vite. “On veut une occupation positive de l’espace public”, rajoute le bourgmestre.

Cette vision du quartier ne fait cependant pas l’unanimité. Une représentante de l’association Front des Mères, active auprès des jeunes dans le quartier, conteste les arguments avancés par l’association qui occupe les lieux et la commune. Elle dénonce une “stigmatisation” des jeunes du quartier et une “dynamique de gentrification”. “Ces jeunes ont été exclus de cet espace. Ils n’ont plus pu y mettre les pieds depuis deux ans, alors qu’ils y jouaient au foot, qu’ils y traînaient entre amis“. Une exclusion d’autant plus mal vécue que, selon elle, “l’espace a été confié à une personne extérieure au quartier, qui disait aux jeunes de partir“.

Actuellement, aucune solution n’a été trouvée pour l’Asbl et l’avenir reste incertain pour le pavillon.

■ Reportage de Jamila Saïdi M’Rabet et Yannick Vangansbeek