Le masque dans tous ses états
Jetable ou réutilisable, uni ou coloré, branché ou militant, le masque est désormais un incontournable de notre vie. Outil de santé publique, il pourrait bien devenir un véritable accessoire de mode, reflet de notre personnalité.
Des masques pour transmettre une émotion
Parmi les premières bénévoles à coudre des masques pour le secteur médical, Anne Francotte s’est rapidement prise au jeu. « Après avoir cousu des masques blancs, unis, j’ai eu envie d’utiliser des couleurs et de beaux tissus. D’abord avec mes fonds de tiroirs puis en les achetant en ligne ».
En plein confinement, le choix des matières premières est réduit. « Il n’y avait plus aucun élastique blanc sur le marché. Je me suis alors tournée vers le doré et le noir. Une touche d’originalité qui a plu ». Les commandes se sont multipliées et Lemon est né. C’est désormais un e-shop qui tourne bien. « J’ai voulu sortir du côté médical et anxiogène du masque et faire quelque chose de beau que l’on ait envie de porter. Une pièce qui reflète notre identité et nos émotions »
Accessoire de mode ?
A l’arrivée du Coronavirus, le créateur, Jean-Paul Lespagnard a voulu répondre à une nécessité. « Parce que j’ai le savoir-faire pour ça ». Il propose des masques prêts à l’emploi dans sa boutique bruxelloise et sur son site internet, mais aussi des kits pour réaliser soi-même ses masques. Un tuto est disponible sur le net pour aider les apprentis couturiers. Un panel d’imprimés à mixer à ses tenues. Mais Jean-Paul Lespagnard est très clair, il ne se lance pas dans le masque « Je reste un créateur de mode, je réponds juste à un besoin. Et parler du masque comme d’un accessoire de mode ? C ’est plus tard qu’on décidera de ça ».
Des masques logotypés pour les entreprises
Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à demander des masques imprimés à leur effigie. Your Visual Here, une petite société spécialisée dans l’impression textile, située à Laeken, confirme : « Depuis peu, nos clients délaissent les t-shirts imprimés et nous demandent des masques personnalisés pour leurs employés. Le masque devient presqu’un vêtement de travail » explique Muriel Valelewyck, gérante.
Des masques solidaires au TT
On le sait, le secteur culturel souffre particulièrement en cette période de crise. Et à l’heure d’écrire ces lignes, aucune reprise n’est encore annoncée. Alors, il faut trouver des solutions pour renflouer les caisses. Le TTO (Théâtre de la Toison d’Or) a eu l’idée de lancer les masques solidaires. On peut y lire « Là, je souris » à côté du logo du TTO. « Nous étions mal à l’aise au TTO de faire une demande de dons. Or, nous avons besoin d’être aidés. Nous avons alors eu l’idée de vendre des masques TTO au prix de 25 euros. C’est cher pour un masque, mais c’est un masque solidaire » explique Nathalie Uffner, directrice artistique du TTO. Un soutien indispensable pour le théâtre dont 70 % du budget repose sur la billetterie.
Les clubs de foot s’y mettent aussi
Les stades de football restent vides pour l’instant, mais les supporters de foot peuvent s’afficher avec un masque aux couleurs de leur club favori. Le RSC Anderlecht propose sur son fanshop 3 modèles de masques du Sporting. L’opération « In health we trust » permet aussi de soutenir l’hôpital Joseph Bracops à Anderlecht. Le RSCA lui reversera tous les bénéfices.
L’Union Saint-Gilloise n’est pas en reste et offre la possibilité à ses fans d’acheter un masque USG. « Un modèle sobre, pour pouvoir le porter facilement » explique Alexandre De Meeter, responsable de la communication à l’USG. « Les bénéfices iront à l’Union Fondation, le volet social du club, pour aider les sympathisants unionistes qui sont dans le besoin depuis la crise du Covid-19. 1800 masques USG ont déjà été vendus, plusieurs milliers d’euros seront reversés au fonds ».
Valérie Leclercq – Photo : Belga / Igor Preys