Le gouvernement bruxellois risque d’être le dernier à voir le jour
Les négociations démarrent ce mercredi en vue de la formation d’un gouvernement bruxellois. Romain Biesemans, politologue au Cevipol de l’ULB, était l’un des invités de Bonjour Bruxelles ce matin.
Selon la loi spéciale de 1989, les collèges francophones et néerlandophones négocient chacun de leur côté pour former une majorité. Ce n’est qu’à la fin qu’ils se rejoignent pour décider d’un accord de gouvernement. Si en 2019, Bruxelles était la première entité à disposer d’un gouvernement, cette fois, elle risque bien d’être la dernière.
Du côté francophone, il est nécessaire d’avoir 37 sièges pour former une majorité. “Cela va être assez compliqué, car il y a déjà le binôme formé avec le MR et les Engagés, explique Romain Biesemans. A eux deux, ils obtiennent 28 sièges donc ils doivent en trouver 9 de plus. DéFi et Ecolo ont perdu et n’ont plus de capitaine à bord. Cela serait étonnant de les voir monter dans un gouvernement. L’annonce de Paul Magnette de ne monter à aucun niveau de pouvoir, est déjà nuancée par Karine Lalieux et Philippe Close. Nous sommes dans des temporalités spécifiques. Pour le PS, c’est risqué beaucoup pour les communales. Je pense que probablement, on n’aura pas de gouvernement avant octobre.”
Côté néerlandophone, les observateurs pensaient que le blocage viendrait plutôt des résultats de la N-VA et du Vlaams Belang, mais c’est la Team Fouad Ahidar avec ses trois sièges qui bloque. “Il est prêt à monter dans une majorité, mais on n’est pas certain que Vooruit et Groen acceptent. Et l’Open VLD ne veut pas bosser avec lui. Si on fait une majorité à 4 partis, cela veut dire qu’un devrait renoncer à un portefeuille ministériel. Nous n’avons jamais eu cette configuration.”
■ Interview de Romain Biesemans, politiologue au Cevipol par Fabrice Grosfilley