Le GAMS lance une campagne de prévention contre l’excision : “Les risques existent aussi en Europe”
Le Groupe pour l’abolition des mutilations sexuelles féminines (GAMS) lance ce mardi une campagne nationale de prévention contre l’excision, en prévision des départs en vacances. Pendant toute la semaine, des évènements seront organisés pour mieux faire connaitre les risques et les conséquences liées aux mutilations génitales féminines (MGF).
Toutes les quatre minutes, une petite fille se fait exciser dans le monde. Pourtant, dans de nombreux pays d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Asie et en Occident, les mutilations génitales féminines sont interdites. Selon l’Unicef, au moins 200 millions de filles et de femmes, vivant actuellement dans 30 pays d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie, ont subi une forme de mutilation génitale. “Mais les risques existent également en Europe“, souligne le GAMS.
Au 31 décembre 2020, on estimait ainsi que 23.000 femmes vivant en Belgique étaient excisées. Les provinces les plus touchées étaient Bruxelles (10.037), Anvers (6.749) et Liège (4.381). Pourtant, l’excision est interdite par la loi belge ainsi que par plusieurs conventions internationales. Par ailleurs, à la même date, plus de 12.000 jeunes filles risquaient de subir une mutilation si aucun travail de prévention n’était fait. Les mutilations peuvent par exemple se dérouler au cours d’un retour dans leur pays d’origine, mais de telles pratiques ont également été découvertes en France et en Angleterre. Il n’existe toutefois pas de preuves que des excisions soient réalisées sur le sol belge.
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“C’est une pratique tabou donc on n’en parle pas”
Pour ces raisons, le GAMS a décidé de lancer une large campagne de prévention, avant les départs en vacances de l’été.
Une des marraines de cette campagne, la journaliste, conférencière, autrice et réalisatrice française Halimata Fofana était l’invitée du 12h30 ce mardi. Elle a été elle-même victime d’une excision lors de vacances alors qu’elle avait cinq ans. Pour elle aujourd’hui, il est primordial de parler. “Toute la difficulté est là. C’est une pratique qui est tabou, donc on n’en parle pas, que ce soit les victimes ou les parents. Cette campagne permet de mettre des mots sur une pratique ancestrale qui est d’une atrocité sans nom“, explique-t-elle. “Mon objectif est d’aider et d’épargner des petites filles.”
Plusieurs évènements vont être organisés tout au long de cette semaine en Belgique autour de son dernier roman, ‘À l’ombre de la cité Rimbaud’, et son documentaire “À nos corps excisés”. Des débats et des rencontres dans les écoles seront aussi organisées. Des outils développés pour aider les professionnels à mieux détecter les MGF seront par ailleurs présentés au travers de plusieurs webinaires.
► Découvrez ici le programme complet
■ Une interview de Halimata Fofana au micro de Vanessa Lhuillier et Fanny Rochez