Le CCSP inquiet face à la surpopulation carcérale et les risques de mauvais traitements

Le Conseil central de surveillance pénitentiaire (CCSP) a exprimé, vendredi dans un communiqué, son inquiétude face à la situation “de plus en plus critique” dans les établissements pénitentiaires.
Les prisons sont surpeuplées, compromettant gravement le respect des droits fondamentaux des personnes détenues, a-t-il déploré.
Au 31 mars dernier, plus de 13.700 détenus devaient figurer derrière les barreaux pour 11.040 places disponibles. “Cette surpopulation expose les détenus à des traitements inhumains ou dégradants”, a estimé le CCSP. “Elle met en péril l’objectif même de la peine : permettre (leur) réinsertion dans la société dans des conditions dignes, à la fois pour la personne condamnée, la sécurité publique et tous les citoyens.”
Selon le CCSP, cette situation catastrophique s’explique en particulier par la mise à exécution de toutes les peines d’emprisonnement jusqu’à trois ans, qui a été décidée par le ministère public pour protester contre la réforme des pensions des magistrats prévue par le gouvernement fédéral.
“Les prisons ne peuvent plus absorber de nouvelles arrivées sans compromettre encore plus gravement la dignité des personnes incarcérées, leurs chances de réinsertion et donc, la sécurité publique et la lutte contre la récidive. Un contresens face aux priorités”, a encore regretté l’organisation.
Pour pallier cette problématique, le CCSP appelle à ramener le débat à l’essentiel : le problème structurel et préoccupant de la surpopulation carcérale. “Seule une approche intégrée impliquant tous les acteurs de la chaîne pénale ou de la politique pénitentiaire (législatif, exécutif et judiciaire) peut conduire à une solution durable”, a-t-il estimé. Il invite désormais “tous les acteurs à engager le dialogue et à s’efforcer d’améliorer la situation au bénéfice de tous”.