“La prolongation du nucléaire favorable aux fournisseurs d’énergie”, Engie conteste
Une étude du projet collaboratif flamand EnergyVille rapporte jeudi que le maintien des centrales nucléaires pendant encore dix ans coûterait chaque année 100 millions d’euros en moins que leur fermeture en 2025, mais la situation est plus nuancée selon l’organisation environnementale Bond Beter Leefmilieu (BBL).
“Il serait plus juste de dire que (le fournisseur d’énergie) Engie Electrabel recevra 100 millions supplémentaires, car les prix de l’électricité ne baisseraient pas”, considère Mathias Bienstman, coordinateur politique de l’organisation. Mais Engie réfute tout enrichissement avec ce scénario. “C’est une économie sur le coût total du système“, assure sa porte-parole Anne-Sophie Hugé.
Selon l’organisation BBL, Engie est dans une position de négociation “très forte” face à cette situation.
“Il y a donc de fortes chances qu’ils en tirent un maximum.” Par ailleurs, Bond Beter Leefmilieu souligne que le risque de catastrophe nucléaire est oublié dans l’étude. “Engie n’est assuré que pour une petite partie. En cas de catastrophe nucléaire, les coûts seraient largement répercutés sur l’État. S’ils s’assuraient correctement, ils n’atteindraient pas du tout les 100 millions par an.”
Engie Electrabel conteste toutefois les arguments de l’organisation environnementale. “L’étude n’examine pas la répartition de ces économies entre les différents acteurs de l’énergie“, souligne la porte-parole de l’exploitant des centrales. “Il s’agit d’une économie annuelle sur le coût total d’approvisionnement de la Belgique. Cela ne va pas directement à l’exploitant nucléaire.”
Selon Engie, il est également incorrect de dire que le prix de l’électricité ne diminuerait pas. Une prolongation des centrales nucléaires entraînerait une baisse d’un euro par mégawattheure (MWh), soit 90 millions d’euros pour la consommation totale du consommateur belge, chiffre le fournisseur d’énergie.
Belga