La prison de Saint-Gilles est en grande partie définitivement classée

Le gouvernement bruxellois a approuvé jeudi le classement définitif de nouvelles parties de la prison de Saint-Gilles. Cette procédure s’inscrit dans la perspective de la future reconversion de l’ensemble du site, a annoncé jeudi le secrétaire d’État en charge du Patrimoine, Pascal Smet. 

Le ministre-président Rudi Vervoort (PS) a adressé récemment un courrier au fédéral l’invitant à préciser ses intentions quant à l’avenir du site ainsi que son calendrier de libération, tout en insistant sur l’attention toute particulière que la Région portera à ne pas laisser ce lieu symbolique inoccupé.  Selon Pascal Smet (one.brussels), le fédéral a annoncé son intention de commencer dès 2022 à transférer les détenus de la prison de Saint-Gilles vers celle de Haren.

Le classement définitif protège désormais l’ensemble du mur d’enceinte du côté de l’avenue Ducpétiaux. Mais aussi toutes les tours de guet, les jardins de part et d’autre de l’entrée, le noyau central (façades et toits), la chapelle (dans son intégralité) et la première travée des ailes abritant les cellules qui y sont reliées.

Logements et équipements

En vue de préparer au mieux ce futur développement, la Région bruxelloise a réaffirmé auprès du fédéral son désir de devenir rapidement propriétaire des lieux. D’après le secrétaire d’État, l’étude de faisabilité déjà menée démontre que les bâtiments principaux de la prison de Saint-Gilles sont à même d’être réaffectés en logements et équipements tout en tenant compte de l’aspect patrimonial des lieux. “Je suis heureux que ce classement vienne confirmer les ambitions affichées par la Région bruxelloise depuis 2015, dans une étude de définition pour ce site. Nous voulons un projet mixte, équilibré, intégré et respectueux de la valeur patrimoniale des lieux… Je compte sur une étroite collaboration entre tous les partenaires pour définir ensemble l’opérationnalisation de ces ambitions“, a commenté Rudi Vervoort.

Complexe de style néo-médiéval

Pour sa part, le bourgmestre de Saint Gilles, Charles Picqué (PS) a salué le classement de la prison qu’avait sollicité la commune. Ce vaste complexe de style néo-médiéval, a été conçu par l’architecte Joseph Jonas Dumont et réalisé, de 1878 à 1884, par l’architecte François Derre. Certaines parties comme les logements de fonction et les bâtiments d’entrée étaient déjà classés.

Les prisons ont été conçues sur base des thèses de criminologues anglo-saxons, et développées par Édouard Ducpétiaux, à l’origine des plans de bon nombre de prisons belges. Le système appliqué prescrit une disposition des espaces permettant la surveillance optimale de l’ensemble des détenus à partir d’un point central.

Le complexe est délimité par un mur d’enceinte rectangle à angle coupé au sud. À front de l’avenue Ducpétiaux, qui le borde, le mur d’enceinte en pierre de Gobertange est comme un petit château médiéval, rythmé, dans sa partie supérieure en encorbellement, par une frise d’arceaux brisés évoquant des mâchicoulis sur consoles. Face à la place Delporte se dresse l’entrée du complexe, composée d’un porche axial à porte ogivale munie de deux vantaux ouvragés. Celle-ci est flanquée de deux tours crénelées de plan polygonal, à encorbellement de mâchicoulis et coiffées de guettes.

Les façades à front de rue sont marquées par un encadrement monumental. Le porche, à l’origine aménagé en conciergerie, débouche sur une cour, bordée par les maisons du directeur et du chef-surveillant et par celle du directeur-adjoint. À partir du noyau central rayonnent les cinq ailes, entre lesquelles s’intercalent cuisine, boulangerie, infirmerie et buanderie, reliées au centre par un long couloir.

Avec Belga