La police judiciaire met fin à une arnaque à l’encontre de migrants

La police judiciaire de Bruxelles a mis au jour une escroquerie internationale dont les victimes étaient exclusivement des migrants.

L’enquête de la police judiciaire de Bruxelles a démarré en décembre 2020 suite à l’arrestation d’un homme de 36 ans nommé A.Y., pris à partie par des migrants soudanais près de la gare de Bruxelles-Midi.

Selon ces migrants, A.Y. aurait pris en charge quatre migrants en provenance de France afin de les aider à aller en Angleterre. Après avoir exigé 3 000 euros par migrant, il leur aurait pris leurs téléphones, leurs montres et documents avant de les abandonner à leur sort. Les migrants ont toutefois retrouvé par hasard A.Y. dans les rues de Bruxelles, et tenté de le maintenir avant d’être tous interceptés par la police.

A.Y., en possession d’une fausse carte d’identité italienne, a été placé sous mandat d’arrêt, avant que la police judiciaire de Bruxelles découvre une plus large affaire d’escroquerie internationale autour de cette personne.

Les migrants pour l’Angleterre et l’Italie visés

Le parquet de Bruxelles confirme que cette escroquerie, qui visait exclusivement des migrants, avait deux axes. Un premier axe concernait les migrants désirant se rendre en Angleterre. Ces victimes étaient recrutées via Facebook par A.Y., qui, avec un complice nommé E.M., faisait croire que le propriétaire de la page Facebook était en Angleterre et pouvait leur permettre de le rejoindre. Les dizaines de victimes, arrivées en Belgique depuis la France, étaient ensuite placées dans des véhicules censés partir pour l’Angleterre, après un paiement de 2 000 à 3 000 euros par personne. Mais les véhicules ne sont jamais partis, et les victimes, sans argent, ont dû errer sans moyen dans les rues de Bruxelles ou d’Anvers.

Un deuxième axe concernait des migrants souhaitant se rendre en Italie. Ces victimes étaient prospectées via une autre page Facebook. Des faux documents y étaient proposés moyennant une avance pécuniaire. Mais aucun document n’a jamais été envoyé aux victimes, bloquées ensuite sur Facebook.

A.Y. et E.M., tous deux en situation illégale en Belgique, ont depuis lors été arrêtés et placés sous mandat d’arrêt pour des faits de trafic d’êtres humains avec abus de vulnérabilités, en association, usage de faux et escroquerie.

Selon la police judiciaire de Bruxelles, les faits d’escroquerie à l’encontre des migrants sont de plus en plus nombreux ces derniers temps. L’enquête se poursuit afin d’identifier d’autres victimes et éventuellement d’autres filières.

Gr.I. – Photo : archive Belga/Laurie Dieffembacq

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10 mai 2021 - 12h01
Modifié le 10 mai 2021 - 12h01