La N-VA va-t-elle se contenter d’un rôle consultatif à Bruxelles ? “Deux problèmes à cette proposition”
Le président des Engagés et “facilitateur” bruxellois, Yvan Verougstarete, a proposé lundi de rassembler sept partis dans une majorité bruxelloise, sans la N-VA. Le MR aurait accepté de céder un poste de secrétaire d’Etat au CD&V, tandis que le PS est invité à faire de même au profit d’une personnalité de la société civile. Caroline Sagesser revient sur les propositions du falicitateur.
Fumée blanche à Bruxelles ? C’est ce qu’espère Yvan Verougstraete avec une toute nouvelle proposition concrète pour former le gouvernement bruxellois. Pour Caroline Sägesser, chercheuse au sein du secteur socio-politique du CRISP, cette solution présente des avantages. Même si une autre solution plus simple aurait été de créer un poste supplémentaire pour permettre aux francophones d’être en surnombre. Cette solution a été proposée par le passé, mais elle n’a pas été retenue.
“On essaye de faire des économies et créer un poste supplémentaire aurait pu avoir des répercussions sur l’opinion publique. Même si, au bout d’un certain temps, les Bruxellois sont surtout énervés de ne pas avoir de gouvernement dans la capitale. Parfois, la fin justifie les moyens.”
► Lire aussi | Le facilitateur Yvan Verougstraete a bouclé son deuxième tour de consultations
Dans cette note, le PS est invité à céder un poste de secrétaire d’État au profit d’une personnalité de la société civile. Qui sera l’heureux élu ? Personne ne le sait encore et il s’agit d’un point très important dans les négociations. “Ce qu’il faut retenir, c’est que néerlandophones et francophones seraient en nombre égal. Ce serait un gouvernement paritaire. Ce qui est un peu étonnant lorsque l’on compare la représentation des groupes linguistiques français et néerlandais à Bruxelles. C’est très peu conforme à l’économie générale des institutions bruxelloises depuis 35 ans.”
Article 76 : deux problèmes identifiés
Dans la proposition d’Yvan la proposition du “facilitateur” bruxellois Yvan Verougstraete (Les Engagés), il demande également l’application de l’article 76 de la loi sur Bruxelles. Celui-ci stipule que le ministre flamand pour Bruxelles peut assister, avec voix consultative, aux réunions de la Commission communautaire flamande et de la Commission communautaire commune (Cocom). En tant que ministre de Bruxelles, la N-VA Cieltje Van Achter n’a jusqu’ici pas l’habitude d’assister aux réunions de la Cocom. “Cela a pour but de répondre à la non-participation de la N-VA à ce gouvernement. On sent bien que la N-VA veut absolument cette double casquette. Ce serait une petite consolation, puisqu’elle ne peut pas vraiment peser sur la décision finale. C’est surtout symbolique.”
►Formation bruxelloise: des “échanges constructifs” mais une semaine de plus nécessaire
La politologue identifie deux problèmes à cette proposition. “Il faut contenter la N-VA déjà. Mais il faut aussi que l’Open VLD accepte de rentrer dans cette formule alors qu’il a affirmé depuis plusieurs mois qu’il ne monterait pas dans un gouvernement sans la N-VA.”
À noter que ni l’Open VLD ni le PS n’ont encore réagi à cette proposition des Engagés. Après 14 mois, ne vaut-il pas déjà penser à une réforme institutionnelle du gouvernement bruxellois ? “La difficulté sera d’en choisir les contours. Comment améliorer le fonctionnement de la région, tout en maintenant une place pour la minorité flamande ? À ce stade, il est plus sage de ne pas trop charger la barque et de formuler des propositions qui forceraient les participants à cadrer les négociations. La réforme viendra dans un second temps. Enfin, j’ajoute que, selon moi, on est davantage face à un blocage politique qu’à un blocage institutionnel. Les solutions existent, ce qui a manqué, c’est une volonté politique claire avec des leaders qui prennent leurs responsabilités.”
- Une interview de Caroline Sagesser par Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles





