La friche Josaphat met en lumière les divisions au conseil communal de Schaerbeek

Friche Josaphat Parc Transitoire - SAU-MSI.brussels GlobalView

La friche Josaphat s’est invitée mercredi soir au conseil communal de Schaerbeek, à travers une interpellation citoyenne portée par Catherine Seigneur, de l’association Sauvons la friche Josaphat. Elle a exhorté les élus locaux à se positionner contre le projet de nouveau quartier durable présenté le 4 septembre par la Société d’aménagement urbain (SAU) et ses partenaires, et pour lequel une enquête publique est ouverte jusqu’au 23 septembre.

L’oratrice a mis en avant la valeur écologique du site, décrivant la friche comme “l’ultime zone-refuge de biodiversité à Bruxelles”, et a plaidé pour que la commune “refuse toute bétonisation supplémentaire”. De nombreux habitants présents dans la salle ont soutenu avec force cette demande, craignant la disparition d’espèces rares et la perte d’un espace naturel accessible. Le projet prévoit la construction de 509 logements, dont 246 privés, 135 sociaux locatifs, 23 sociaux acquisitifs et 105 destinés à la classe moyenne.

Il comprend aussi une école, des commerces, une brasserie, des locaux communautaires et environ 380 places de parking. Selon la SAU, la biodiversité a été intégrée au plan via des aménagements spécifiques (arbres fruitiers, mares, hôtels à insectes).  Les opposants contestent toutefois cette approche. Ils estiment que la compensation écologique ne peut remplacer la richesse actuelle de la friche. “Nous voulons un Schaerbeek durable, pas une cité-dortoir“, a résumé Catherine Seigneur.

> REPORTAGE Début de l’enquête publique pour une partie de la friche Josaphat, à Schaerbeek

Les divergences bien connues au sein de la majorité MR-PS-Ecolo-DéFi sont apparues au grand jour. Isabelle Durant (Ecolo) a qualifié la friche de “poumon indispensable” pour Schaerbeek et Bruxelles, rappelant que son groupe s’oppose “de manière constante et déterminée” à son urbanisation. “On ne construit pas sur le vert, on construit sur le gris“, a-t-elle martelé.

Ibrahima Donmez (PS) a reconnu l’importance écologique du site mais a insisté sur l’urgence de répondre aux besoins en logements publics et abordables. Il a rappelé que le projet initial prévoyait 2.200 logements et souligné que seuls 2,5 hectares sur les 6,5 concernés sont désormais dédiés à l’habitat. Pour le PS, “il ne faut pas opposer logement et biodiversité“. Laura Lita, cheffe de groupe MR/Les Engagés, a relayé les préoccupations des riverains concernant “la perte de quiétude et le changement de visage du quartier“, qui vont au-delà de la seule question de la biodiversité. Elle a rappelé que le MR s’était prononcé pour le retrait pur et simple de la demande de permis. “Nous défendons la position du MR au niveau régional, où nous avons déposé une demande de moratoire sur le projet”, insiste-t-elle.

Enfin, pour DéFi, Cécile Jodogne a défendu le permis de lotir, qu’elle a qualifié de “projet équilibré et exemplaire“. Elle a insisté sur l’élargissement du périmètre du permis, qui permet selon elle de sanctuariser définitivement la partie nord du site en zone verte inaccessible, offrant “une meilleure protection qu’aujourd’hui“.

Du côté du collège, l’échevin du Développement urbain Martin de Brabant (MR) a souligné que le projet relevait d’abord de la Région. La commune n’a pas encore rendu d’avis, a-t-il précisé, ajoutant qu’il attendait “avec hâte les résultats de la commission de concertation” avant de se prononcer. Sur les bancs de l’opposition, Benjamin Devos (PTB) a plaidé pour que le terrain public soit prioritairement consacré au logement social, tout en maintenant de vastes espaces verts. Georges Verzin (1030 Ensemble) a de son côté demandé que la commune rende un avis défavorable et a appelé à un moratoire sur l’urbanisation des friches.

> Des conséquences dramatiques pour la friche Josaphat en cas de moratoire?

avec Belga

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