La députée Véronique Jamoulle ne remplacera pas Alain Hutchinson au poste de commissaire bruxellois à l’Europe

Elle avait été annoncée à ce poste lors de la prestation de serment du gouvernement bruxellois en juillet dernier. Mais visiblement, l’annonce a été faite trop rapidement puisque la principale intéressée, la députée bruxelloise socialiste Véronique Jamoulle a décidé de refuser le poste.

Officiellement, Véronique Jamoulle souhaite rester députée. “Par rapport aux personnes qui ont voté pour moi, je trouve que cela est logique. J’aime ce que je fais comme députée. Je n’ai plus rien à perdre puisque dans 5 ans je ne me représenterai plus.”

Véronique Jamoulle n’avait pas été élue directement mais est devenue députée suite à la formation gouvernementale puisqu’elle était la première suppléante. Si elle avait accepté le poste, cela permettait à Cécile Vainsel, conseillère communale PS à Woluwe-St-Pierre, de monter. Et on sait que les instances du parti souhaitent mettre en avant des jeunes élus qui sont issus des communes plus aisées afin de reconquérir cet électorat.

Un statut désavantageux

Cependant, dans les coulisses, on avance un autre argument pouvant justifier le refus de Véronique Jamoulle. Le statut du commissaire bruxellois est un statut d’indépendant avec un salaire net équivalent au tiers de celui de député. En plus, si elle ne fait pas cette législature, elle n’aura pas droit à une pension de parlementaire. “Je peux comprendre ce choix. Il est vrai que le statut d’indépendant n’est pas très confortable, explique l’actuel commissaire, Alain Hutchinson. Cela a été fait ainsi lors de la création du poste. Je suppose que la Région y voit un avantage.”

Officiellement, Alain Hutchinson est payé par l’ASBL commissaire bruxellois à l’Europe qui vit grâce à un subside annuel de 607.000 euros. Cet argent sert à payer les frais de fonctionnement ainsi que les 7 collaborateurs et Alain Hutchinson. “Je n’ai pas d’autres avantages, ni voiture de fonction ni assurance hospitalisation. Peut-être la Région devrait-elle revoir ce statut pour attirer des candidats à ma succession.”

Des candidats, il y en a mais pour Alain Hutchinson, aucun ne répond complètement au profil. “Il faut quelqu’un qui parle anglais parfaitement mais aussi qui ait de l’expérience dans la diplomatie et les affaires européennes, ajoute Alain Hutchinson. Tant que nous n’avons pas la personne idéale, je resterai en place. J’espère passer le relais vers la moitié de la législature mais s’il faut la faire en entier, je le ferai.”

Pascal Smet (one.brussels), le secrétaire d’Etat qui a la tutelle sur le commissaire, a confirmé Alain Hutchinson à ce poste pour une durée maximale de 5 ans, soit la fin de la législature.

Vanessa Lhuillier – Photo: Belga/Bruno Fahy