La Croix-Rouge ajoute deux ambulances dédiées au coronavirus à son réseau bruxellois
Alors que la Croix-Rouge bénéficie déjà d’une vingtaine d’ambulances en Wallonie et à Bruxelles, elle annonce ajouter deux ambulances dédiées COVID19 à Bruxelles.
La première ambulance, qui était jusqu’ici dédiée aux transports non-urgents, passe aux transports 112. “Nous mettons aussi à disposition une seconde ambulance médicalisée avec un équipement spécifique, et notamment un respirateur“, explique la Croix-Rouge dans un communiqué. “Le matériel de protection se raréfie mais nous faisons face, comme nous l’avons toujours fait. Partout, pour tous.”
Du personnel a également été rappelé pour compléter les équipes.
Le témoignage d’un ambulancier
Dans son communiqué, la Croix-Rouge partage également le témoignage d’un ambulancier. En vingt ans, “je suis passé par toutes les étapes, j’ai vécu bien des catastrophes, et jamais je n’ai eu peur. Mais là, nous faisons notre boulot avec beaucoup de craintes“, raconte l’ambulancier. “Ces dernières 48h, on a transporté de plus en plus de patients dans un état critique. La prise en charge est difficile, nous devons nous équiper d’une manière spécifique, et ces mesures sont extrêmement lourdes pour travailler, pour le moral aussi“.
“C’est hyper dur quand on prend en charge quelqu’un qui est gravement atteint et qu’on doit refuser à l’épouse, au mari, d’accompagner dans l’ambulance : c’est peut-être cela le plus marquant, ce sont ces familles séparées, ces proches qui savent qu’ils ne reverront pas leur malade avant un bout de temps, qu’ils n’auront pas de nouvelles et ne pourront même pas lui rendre visite à l’hôpital. Dans ces circonstances, on doit parfois insister pour que les malades acceptent le transport vers l’hôpital, pour leur bien, parce que leur état le nécessite“, explique cet ambulancier de la Croix-Rouge.
“Nous n’avons jamais vécu ce que nous vivons aujourd’hui. Nous savons que nous, en première ligne, nous sommes à risque, mais si nous ne sommes plus là, qui le fera ? Et chaque jour on compte les masques qui nous restent et on redoute de se retrouver en première ligne sans protection valable“.
ArBr – Photo : Belga