La Croix-Rouge dénonce le manque de solution pérenne contre le sans-abrisme, en hausse
Le nombre de personnes forcées de dormir en rue augmente et les solutions pérennes émanant des autorités manquent, dénonce mercredi la Croix-Rouge. Face au froid qui s’installe, l’ONG s’équipe mais prévient: le problème du sans-abrisme perdure toute l’année et, même, s’intensifie.
En 2022, quelque 7.000 personnes ne disposaient pas d’un “chez elles” à Bruxelles, où dormir au chaud, se nourrir, prendre une douche et démarrer la journée du bon pied. Ce nombre est désormais de 10.000 hommes, femmes et même enfants dans la capitale, d’après le dernier recensement début novembre de Bruss’Help, l’organisme public en charge de la coordination des dispositifs d’aide d’urgence et d’insertion des personnes sans-abri en Région bruxelloise.
De 2008 à 2024, le nombre de personnes dormant en rue a quasiment quadruplé dans la capitale, s’inquiète la Croix-Rouge. En Wallonie, plus de 19.000 individus vivent dehors par tous les temps, dont plus de 4.700 enfants, poursuit l’organisation. “Le phénomène ne se limite plus aux grandes villes: environ 30 % des sans-abri vivent dans des communes de petite ou moyenne taille.” En l’absence d’un système d’accueil à l’année, l’ONG renforce “année après année” ses activités qui, désormais, continuent hiver comme été. Ainsi, les “maisons Croix-Rouge” de La Louvière, Couvin, Verviers ou encore Liège sont passées du dispositif hivernal à un accueil permanent.
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L’organisation multiplie aussi les tournées en rue, notamment à Mons, Charleroi et Arlon. Dans la capitale, 11 sections locales répondent aux besoins immédiats en distribuant boissons chaudes, sandwichs, produits d’hygiène, vêtements et couvertures. Elles pratiquent également des petits soins directement en rue. Deux accueils de jour (appelés “chauffoirs”) permettent de se restaurer et de retisser le lien social autour d’une soupe, par exemple. Celui de Saint-Gilles, accessible toute l’année, recevait 30 personnes à chaque ouverture en 2023 ; elles sont aujourd’hui environ 80. Les deux centres d’hébergement d’urgence (“Belliard” et “Train Hostel”) ont, eux, atteint leur capacité maximale. “L’urgence n’est pas simplement d’offrir un abri provisoire pour la nuit”, souligne la Croix-Rouge. Il s’agit “de créer un parcours de soutien, un chemin vers la stabilité et la réinsertion sociale”.
Belga