La Belgique restitue à l’Égypte deux statuettes pillées en 2015 et exposées à Bruxelles

Le Service public fédéral Économie a restitué officiellement aux autorités égyptiennes deux statuettes qui avaient été pillées en 2015 et étaient exposées dans une galerie bruxelloise, lors d’une réception organisée jeudi à Bruxelles, en présence du ministre de l’Emploi Pierre-Yves Dermagne et de l’ambassadeur égyptien Khaled El Bakly.

Les deux objets d’art, un Oushebti (statuette funéraire) et une statuette figurant un homme debout, ont été saisies à la suite d’un signalement Interpol émanant des Carabinieri italiens. Les pièces provenaient en effet d’une fouille illicite menée à Gizeh en 2015. Avertie de la présence des statuettes en question sur le sol belge, la République égyptienne a alors demandé à pouvoir récupérer son patrimoine historique.

La Direction générale de l’Inspection économique, chargée de l’enquête, sous la houlette du parquet de Bruxelles, n’a pas réussi à déterminer une quelconque origine licite des objets d’art, à la suite de quoi une décision de transmission des pièces a été émise par l’autorité bruxelloise.

Une lutte “fondamentale”

“La lutte contre le trafic illégal d’œuvres d’art est fondamental, car cela porte tout d’abord atteinte aux droits des consommateurs, mais aussi, parce que bien souvent, ces ventes contribuent au financement d’activités criminelles comme le blanchiment d’argent ou le terrorisme”, a réagi Pierre-Yves Dermagne.

L’événement était l’occasion de rappeler que les marchands d’art seront bientôt tenus de s’enregistrer comme tels via un guichet d’entreprise, et d’en appliquer les différentes obligations inhérentes. À ce titre, le secteur de vente d’objets d’art devra mener des analyses de risques des clients avec lesquels un accord commercial est conclu, de même que le flou relatif à l’identité des propriétaires de pièces vendues à un prix supérieur à 10.000 euros ne pourra plus exister, sous peine d’amendes pouvant aller jusqu’à plus d’un million d’euros.

Belga – Photo : BX1

■ Un reportage de Marie-Noëlle Dinant, Béatrice Broutout et Djop Medou Mvondo.

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30 septembre 2021 - 17h30
Modifié le 30 septembre 2021 - 18h15