Jérôme Vrancken : “Nous demandons une facture maximale adaptée aux revenus des résidents en maison de repos”

L’accès aux maisons de repos est de plus en plus difficile, en raison de la hausse des coûts et de pensions insuffisantes, ressort-il mercredi d’une nouvelle étude de Solidaris. Jérôme Vrancken, data analyst du département étude de Solidaris, était l’invité de Bonjour Bruxelles .

L’étude se base sur l’analyse de 3.806 factures de ses affiliés qui résidaient en maison de repos en 2023. Le rapport souligne notamment une disparité entre les prix en Wallonie et à Bruxelles. Le coût moyen d’un séjour mensuel en maison de repos en Belgique francophone s’élève à 1.989 euros, dont 108 euros de suppléments, apprend-on dans l’étude. La somme atteint 2.084 euros en région bruxelloise, avec des suppléments moyens de 99 euros, contre 1.850 euros en Wallonie avec des suppléments de 121 euros.

C’est un secteur qui a beaucoup souffert ces dernières années depuis le Covid avec la crise énergétique et les indexations. Notre étude mesure la prise en chargé réelle supportée par les patients. On calcule le coût de l’hébergement ainsi que es frais annexes qui représentent environ une centaine d’euros comme certains soins non compris dans le forfait” explique Jérôme Vrancken.

La tendance est notamment visible dans le secteur privé avec une augmentation de 50% entre 2014 et 2023. Les maisons de repos privées affichent des prix moyens de 1.985 euros en Wallonie et de 2.276 euros à Bruxelles. L’étude souligne que le secteur public reste plus abordable, mais “largement insuffisant pour faire face à la demande”.

Le prix peut varier selon certains paramètres , 75% de l’hébergement se fait en chambre individuelle les plus onéreuses” ajoute le data analyst.

Solidaris note que plus de 75% des retraités bruxellois de plus de 69 ans et environ 50% des Wallons ne parviennent plus à couvrir les frais avec leur pension brute. “Les femmes, dont la pension est en moyenne 405 € plus faible que celle des hommes, sont particulièrement vulnérables”.

La mutualité socialiste évoque trois leviers d’action face à ce constat. Elle demande une action sur les prix des maisons de repos avec notamment l’instauration d’une facture maximale adaptée aux revenus des résidents. Elle souligne ensuite la nécessité d’agir sur les pensions des retraités avec, entre autres, un taux de remplacement de 75 % du salaire moyen.

Enfin, elle veut promouvoir des “politiques du vieillissement respectueuses de la diversité” en revendiquant par exemple la création d’un guichet unique pour les personnes âgées.

■ Interview de Jérôme Vrancken, data analyst du département étude de Solidaris, au micro de Fabrice Grosfilley

Avec Belga