Intervention majorée : “Il est temps de revoir et de n’accorder ce statut qu’à ceux qui en ont vraiment besoin”, selon l’Absym
Un débat sur le statut de l’intervention majorée s’impose, estime l’Association belge des syndicats médicaux (Absym) lundi dans un communiqué.
Au départ, le groupe qui bénéficiait de l’intervention majorée était limité aux veuves et veufs, aux invalides, aux isolés, aux personnes handicapées et aux chômeurs de longue durée, explique l’Absym. Progressivement, les revenus ont également été pris en compte, ce qui a permis aux personnes à faible revenu et aux retraités de bénéficier des mêmes droits à l’intervention majorée.
En vingt ans, le nombre de bénéficiaires d’une allocation majorée (BIM) est passé de 1,3 million à 2,2 millions. En d’autres termes, un Belge sur cinq porte l’étiquette de “patient financièrement vulnérable“, qui donne droit à une réduction du ticket modérateur et à d’autres avantages, relève l’association.
Mais un débat sur le statut s’impose, selon l’Absym, maintenant que le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, interdit les suppléments d’honoraires dans le secteur ambulatoire à partir du 1er janvier 2024 pour les BIM. “Tant les médecins conventionnés que les non conventionnés doivent respecter cette interdiction. L’Absym craint que ceci mette en difficultés de nombreux spécialistes extramuros. Ceux-ci se voient souvent contraints de se déconventionner parce qu’ils ne parviennent pas à faire fonctionner leur cabinet avec les tarifs existants“, explique-t-elle.
Par ailleurs, le ministre Vandenbroucke souhaite rendre le tiers-payant obligatoire pour le même groupe de 2,2 millions de Belges. “Que le coût des avantages BIM soit supporté par la société est une chose, mais que le coût des avantages supplémentaires imposés soit mis entièrement à charge des médecins n’est pas évident et nécessite au moins que le groupe BIM soit limité à ceux et celles qui en ont réellement besoin“, ponctue l’Absym.
Belga – Photo : Belga / Dirk Waem