Intégrer l’empreinte digitale à nos cartes d’identité, une mesure rationnelle ou disproportionnée ? Focus dans #M

La Chambre a voté une loi ce mercredi, majorité contre opposition, sauf le cdH qui s’est abstenu, un projet de loi qui adapte la réglementation relative au Registre national, autorisant notamment l’intégration d’une représentation des empreintes digitales dans la puce des cartes d’identité. Cette mesure est jugée disproportionnée et dangereuse par ses opposants. Sur le plateau de #M, Sabine Ringelheim fait le point avec ses deux invités: Pierre-Yves Thoumsin, avocat en droit de la propriété intellectuelle et Yves Roggeman, professeur en sécurité informatique à l’ULB.

Cette intégration se fait afin de mieux lutter contre la fraude à l’identité, suivant les obligations déjà prévues pour le passeport. Il sera ainsi possible de contrôler les cartes d’identité, comme les passeports, lors du franchissement des frontières intérieures de l’Europe. Le professeur Yves Roggeman doute de l’efficacité d’une telle mesure car “en terme d’équipement, les lecteurs ne sont pas fiables à 100%. L’image que l’on prend de l’empreinte digitale ne détient pas tous les éléments de celle-ci. Pour vérifier l’empreinte, il faut des lecteurs plus sophistiqués“.

Dans le texte voté à la chambre, l’avocat Pierre-Yves Thoumsin pointe du doigt certaines failles telles que le fait que “lorsqu’on utilise des données biométriques, consiédérées comme des données sensibles, il faut obligatoirement réaliser une analyse d’impact préalabe pour justifier l’utilité d’une telle mesure. Or, elle n’a pas été faite avant”. Une série de points pose question vis-à-vis de la vie privée. Yves Roggeman explique que ces données sont dites sensibles notamment parce qu’elles ne peuvent être modifiées. “Ces données biométriques, vous ne pouvez plus les modifier, si on a pu les voler, les copier ou les usurper. Vous ne pouvez pas les modifier comme c’est le cas avec un mot de passe. C’est pour ça qu’il faut éviter ce genre de données à des fins qu’il ne le justifie pas”. 

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