Insécurité dans le quartier Nord : Schaerbeek, Evere et Saint-Josse mettent en demeure le fédéral

Transmigrants : un accord trouvé entre le fédéral et les polices locales pour la gestion de la gare du Nord - BX1

Les communes de la zone de police de Bruxelles Nord (Evere, Saint-Josse-ten-Noode et Schaerbeek) ont adressé un courrier à la ministre de l’Intérieur, au ministre de la Justice et au secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration pour réclamer des mesures de sécurisation dans et autour de la gare du Nord.

Dans un courrier commun, le bourgmestre faisant fonction d’Evere Ridouane Chahid (PS), le bourgmestre de Saint-Josse-ten-Noode Emir Kir et la bourgmestre faisant fonction Cécile Jodogne (DéFI) mettent en demeure le gouvernement fédéral de mener des actions aux abords de la gare du Nord, où un grand nombre de demandeurs d’asile et de transmigrants se rassemblent, en raison de la proximité avec l’Office des étrangers. Les bourgmestres estiment que “la situation n’a pas cessé de se dégrader” depuis leur dernière missive adressée au gouvernement fédéral, fin septembre. À l’époque, les communes avaient déjà dénoncé l’insécurité autour de la gare du Nord. Des mesures locales avaient été prises en concertation avec la police de Bruxelles Nord, comme l’interdiction de consommation d’alcool en rue dans le quartier du Brabant et l’augmentation des opérations d’envergure autour de la rue d’Aerschot.

Et voici un mois, une concertation menée entre les trois communes, la police de la zone Bruxelles Nord, des représentants de la Région bruxelloise et les cabinets des ministres et du secrétaire d’État avaient mené à une discussion “constructive” selon le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS). Mais la situation ne s’améliore pas depuis lors, selon les bourgmestres.

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Les communes dénoncent une concentration de plus en plus importante de migrants autour de la gare du Nord : “Parmi eux, certains sont armés, se livrent à des trafics de drogue, créent toujours davantage d’incidents, craignent de moins en moins la police, ce qui provoque des tensions croissantes“, précisent-elles.

“Les actions n’ont aucun résultat”

Dans ce nouveau courrier envoyé ce lundi à Annelies Verlinden (CD&V), ministre de l’Intérieur, Vincent Van Quickenborne (Open VLD), ministre de la Justice, et Sammy Mahdi (CD&V), secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, les bourgmestres de la zone Nord estiment que les mesures actuellement mises en place par la zone de police locale “n’est pas tenable sur une longue période sans porter préjudice à la couverture des autres quartiers et des autres missions de la zone”.

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“Les actions de la police locale n’ont aucun résultat, puisque la plus grande partie (les Érythréens et les Soudanais) ne sauraient être expulsés. Les personnes concernées ne peuvent dès lors pas davantage être détenues et les personnes arrêtées sont ensuite relâchées”, indiquent les signataires de cette lettre, demandant donc que le fédéral prenne en charge cette sécurisation de la gare. Ils rappellent en effet que le ministre de l’Intérieur exerce à titre subsidiaire les attributions des autorités communales lorsque les troubles à l’ordre public s’étendent sur le territoire de plusieurs communales ou lorsque l’intérêt général exige leur intervention.

Bientôt des accès interdits à la gare du Nord ?

“Nous vous avertissons que nous tenons l’État fédéral pour responsable de tout préjudice qui pourrait découler de cette situation délétère, notamment pour la commune elle-même. Les autorités locales déclinent toute responsabilité pour les préjudices qui pourraient être causés par des tiers”, annoncent Ridouane Chahid, Emir Kir et Cécile Jodogne. Les bourgmestres ajoutent qu’ils seront “contraints de faire usage des pouvoirs de police” dont ils disposent, “si l’État fédéral demeure dans son attentisme”.

“Notamment, nous nous réservons d’interdire certains accès à la gare du Nord, si la sécurité ne peut plus être assurée. Notamment encore, nous nous réservons de faire usage de nos pouvoirs de réquisition de la police fédérale, si la nécessité s’en impose”, concluent les communes.

Aucun commentaire n’est fait aux cabinets des ministres de l’Intérieur et de la Justice.

Gr.I. – Photo : archive Belga