Hadja Lahbib sur l’envoi des F-16 en Ukraine: “On ne suspecte rien du tout mais on veut des données objectives”
La possibilité de livrer des F-16 à l’Ukraine suscite des tensions dans la majorité. Le MR estime que la Belgique peut faire plus et accuse la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder, d’une posture idéologique. Interrogée mercredi en commission de la Chambre, l’intéressée s’en est défendue et assuré que la position actuelle du gouvernement reposait sur le maintien de la capacité opérationnelle de la Belgique.
“On ne suspecte rien du tout”, a dit la ministre de Affaires étrangères Hadja Lahbib (MR) au micro de Fabrice Grosfilley ce matin. “On veut des données objectives. Ce que j’attends, c’est effectivement des données objectives, une analyse qui nous permette de voir: qu’est-ce que cela aurait comme impact d’envoyer des F-16 aujourd’hui à l’Ukraine ? Nous sommes dans une coalition F-16 avec des pays partenaires qui attendent qu’on y participe de façon significative. On veut tous la paix, on voudrait demain que l’Ukraine et la Russie s’asseyent à la table des négociations et qu’on mette fin à cette guerre. Mais il ne faudrait pas que la Russie soit en position de force et lui donner raison quelque part d’avoir envahi l’Ukraine, raison d’avoir mené cette guerre injustifiée. La collaboration Défense- Affaires étrangères est extrêmement précieuse. Elle doit être étroite. Et quand moi j’ai la ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas qui me demande ce que fait la Belgique pour l’aider dans ses coalitions F-16, je dois pouvoir apporter des réponses objectivées.”
Il y a 15 jours, le gouvernement, sur requête du MR, a demandé à la Défense une étude sur l’utilisation possible des F-16 qui seront “déclassés”, c’est-à-dire retirés du service. Ces avions, qui sont appelés à être remplacés par des F-35 dans les années à venir, sont anciens et certains approchent de la limite des 8.000 heures de vol. Un appareil a déjà été retiré du service, un deuxième le sera cette année encore, un troisième en 2024 et le reste de la flotte le sera entre 2025 et 2028 parallèlement à l’arrivée des F-35. “Un don immédiat, ce n’est pas possible”, a expliqué Mme Dedonder (PS), assurant que les arguments dans ce sens avaient déjà été développés en mai, quand la Belgique a décidé d’intégrer la coalition F-16 menée par les Pays-Bas et le Danemark. “Il n’y a aucune idéologie”, a-t-elle ajouté.
“L’Ukraine défend nos valeurs”
“On est aux côtés de l’Ukraine parce que l’Ukraine défend nos valeurs” a encore précisé Hadja Lahbib, “et que ce sont nos valeurs qui sont en danger. Des valeurs fondamentales de droits humains, de respect de l’intégrité territoriale, de respect des règles internationales. Kiev, c’est à 2000 kilomètres de Bruxelles. Ce sont des gens qui ont été du jour au lendemain frappés dans leur vie quotidienne. Ce sont des enfants qui sont déportés, ce sont des femmes qui subissent la violence. Ce sont des réfugiés qui sont répartis aux quatre coins de l’Europe. C’est ça qu’il ne faut pas oublier.”
Schaerbeek, la Région ou la Chambre?
Sur la plan politique, et l’éventualité d’être tête de liste aux élections communales, “on ne sait pas ce qui se passera en octobre 2024”, répond Hadja Lahbib, “j’ai envie de me mettre au service des citoyens là où je peux aider. C’est ça qui m’importe aujourd’hui, c’est d’être utile. J’habite Schaerbeek, j’habite cette commune depuis plus de dix ans. Je l’aime, j’adore le parc Josaphat, voilà.”
Candidate aux élections régionales ou les élections législatives en juin 2024 ? “Ça doit se décider. Vous savez qu’il y a plein de choses qui doivent se décider entre-temps. Je vais attendre de voir ce qu’on me propose.”