Grogne des agriculteurs : “La transition vers une agriculture plus verte est indispensable, mais il faut de meilleures conditions économiques” 

Hugues Falys, porte-parole de la Fugea, était invité dans Bonjour Bruxelles.

Les agriculteurs arrivent en masse dans la capitale. Ils veulent se faire entendre par les dirigeants européens, alors qu’un sommet se tient à Bruxelles.

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Une rencontre entre les syndicats agricoles et le commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, est attendue dans l’après-midi, en marge du sommet européen. Le réseau européen Via Campesina (ECVC), qui coordonne les organisations de petits et moyens exploitants agricoles, espère s’entretenir avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ainsi que le président du Conseil de l’UE, Charles Michel.

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La Fugea (Fédération Unie de Groupements d’Éleveurs et d’Agriculteurs), la FWA (Fédération wallonne de l’agriculture), la Fédération nationale du commerce de bétail (FNCB), la FJA ainsi que l’ECVC seront toutes mobilisées dans la capitale. Le CNCD, la Coalition Climat et la CNE se joindront également au mouvement de grogne paysanne. Des délégations agricoles venues d’Espagne, du Portugal et d’Italie seront aussi de la partie.

Les agriculteurs belges, français, allemands, néerlandais, roumains, ou encore polonais protestent depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, pour dénoncer un système “qui marche sur la tête“.

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Le secteur refuse notamment les accords de libre-échange comme le Mercosur, réclame des simplifications administratives, dénonce des “normes incompréhensibles” et exige un prix “juste” pour les produits vendus à l’agro-industrie. “L’Europe se transforme en un rouleau compresseur législatif et dénature le métier d’agriculteur“, estime la FWA. Même son de cloche du côté de la Fugea. “La libéralisation de l’agriculture détruit à petit feu nos exploitations, il est plus que temps de revoir les règles de jeu (…). Il faut arrêter de nous prendre pour des magiciens : être plus vert avec moins d’argent (baisse des budgets de la Politique agricole commune “PAC”) et en étant concurrentiel sur les marchés mondiaux, ce n’est pas possible“.

Pour Hugues Falys, le problème de fond reste un problème européen. “La base du problème, c’est le prix auquel on vend nos productions“, explique-t-il. Et, selon lui, c’est à cause de cela que certains agriculteurs ne suivent pas les normes.

La transition vers une agriculture plus verte est indispensable, mais il faut de meilleures conditions économiques.”

◼︎ Hugues Falys, porte-parole de la Fugea, au micro de Fabrice Grosfilley

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01 février 2024 - 09h54
Modifié le 01 février 2024 - 16h12