Fouilles à nu, colsons… : un rapport du Comité P pointe les pratiques de policiers lors de manifestations

Publié voici deux semaines, le dernier rapport du Comité P, chargé d’enquêter sur les plaintes à l’encontre de la police, émet 17 recommandations que devrait suivre la police à l’avenir, comme un encadrement plus strict des fouilles à nu de manifestants et l’utilisation de colson mieux adaptés pour arrêter les manifestants. 

Le dernier rapport du Comité P, révélé par la DH ce jeudi, revient sur les plaintes déposées à l’encontre de la police entre 2018 et 2019 par des manifestants ayant fait l’objet d’une arrestation administrative. Ce rapport émet 17 recommandations que la police devrait appliquer à l’avenir pour une meilleure gestion de ces manifestations. Il est notamment demandé aux services de police de ne pas retenir les manifestants arrêtés dans des lieux inadaptés, d’éviter les attitudes et propos provocants, d’utiliser des colsons mieux adaptés pour menotter les manifestants (parfois trop serrés, selon les plaintes) ou encore que les fouilles avec mise à nu d’un manifestant soient indiquées dans les registres, avec justification de la mesure et identité de l’officier qui l’a décidée, afin d’éviter les abus.

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Frédéric Fortunato, délégué permanent du syndicat de police SNPS, estime pour sa part que ces recommandations du comité P “viennent d’un autre monde”, affirmant que “tous les paramètres ne sont pas pris en considération”. “Concernant les fouilles à nu, cela n’a jamais lieu dans le cadre d’un maintien de l’ordre, ou alors il y a une arrestation judiciaire et les conditions sont réunies pour réaliser une telle fouille”, explique-t-il. “Il peut y avoir quelques moutons noirs au sein de la police mais je pense que la majorité des policiers font leur boulot et sont touchés par les événements actuels”.

Olivia Venet, présidente de la Ligue des Droits Humains, qui a son propre organe de surveillance de la police, Police Watch, confirme le constat de Frédéric Fortunato concernant le fait que “la majorité des policiers font très bien leur travail, dans des conditions qui sont difficiles”. Mais elle confie également qu’il y a des cas de violences et que ces cas doivent être écartés. “Il y a un problème de racisme dans notre société, c’est évident, et ce n’est pas un problème que dans notre police”, dit-elle.

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■ Analyse et interviews par Jim Moskovics dans Toujours + d’Actu.