Forte augmentation des quantités de kétamine interceptées dans les aéroports, “une tendance inquiétante”

Les quantités de kétamine saisies aux aéroports de Zaventem et de Liège ont fortement augmenté ces derniers temps, ont alerté les autorités douanières mardi. Sur l’année 2024, 56 saisies ont été effectuées aux aéroports de Zaventem et de Liège, totalisant 167,7 kg.

“C’est une tendance inquiétante”, s’est alarmé l’administrateur général des Douanes et Accises, Kristian Vanderwaeren, lors d’une conférence de presse. “Nous constatons une augmentation considérable du nombre de saisies en deux mois”. En janvier et février 2025, il y a déjà eu 11 saisies pour un total de 56,8 kg.

Initialement développée comme anesthésique à usage médical, surtout vétérinaire, la kétamine connait une augmentation de sa consommation récréative depuis plusieurs années. Les Belges consommeraient ainsi entre sept et onze fois plus de kétamine qu’en 2012, selon une étude de l’Université d’Anvers. Jusqu’à il y a quelques années, la kétamine était peu utilisée et provenait principalement de médicaments volés. Mais aujourd’hui, la kétamine chimiquement pure est de plus en plus présente, souvent détournée du circuit pharmaceutique légal avant d’être revendue illégalement.

Plus grave que la cocaïne

Si des substances telles que la cocaïne sont principalement importées en Belgique, notamment via le port d’Anvers, ce n’est pas le cas de la kétamine. Celle-ci est presque entièrement exportée, principalement vers les Etats-Unis, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni. Des colis ont également été expédiés en Malaisie et à Hong Kong, où la valeur de revente au détail est au moins de 75 euros le gramme, contre 25 euros en Belgique. La contrebande de kétamine se fait principalement par le biais de colis postaux. Ainsi, les douanes ont trouvé 9 kg de kétamine dans un haut-parleur, 3 kg dans des boîtes d’ouvre-bouteilles et 1 kg dans un paquet de protéines en poudre. Des voyageurs transportent également de plus en plus souvent la drogue dans leurs propres bagages.  Si la kétamine est une substance légale en Belgique, elle ne l’est pas, même pour un usage médical, dans d’autres pays européens.

C’est pourquoi les douanes appellent à une plus grande uniformisation des règles européennes. “Pour les douanes ou la police, il est toujours difficile d’appliquer des règles uniformes: ce qui est interdit ici ne l’est pas, par exemple, en Roumanie. Ainsi, un produit peut facilement être fabriqué en Roumanie et vendu dans notre pays“, selon M. Vanderwaeren. “Le contrôle en est rendu très difficile“. D’après l’administrateur des Douanes et Accises, il n’est pas impossible que la kétamine devienne à l’avenir un problème plus grave que la cocaïne. “Ce que nous craignons le plus, ce sont les drogues synthétiques en général. On peut, comme avec la kétamine, transformer des produits légaux existants en nouvelles drogues. Le commerce de la cocaïne est encore florissant aujourd’hui, mais nous devons garder un œil sur les drogues de synthèse.”

Avec Belga – Image BX1

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04 mars 2025 - 13h45
Modifié le 05 mars 2025 - 08h20