Formation bruxelloise : tour de consultations de la dernière chance pour David Leisterh
Le formateur bruxellois David Leisterh a annoncé vendredi qu’il entamerait à partir de lundi une série de consultations en direction de toutes les formations bruxelloises, dans l’espoir de voir émerger une dynamique positive pour sortir la Région bruxelloise de l’enlisement politique observé depuis les élections de juin dernier.
Il se dit prêt à tirer toutes les conclusions qui s’imposent au terme de ce processus qui devrait durer deux semaines, voire une seule si aucun signal positif n’est perçu, a-t-il fait savoir vendredi matin.
Le PS bruxellois a indiqué accueillir positivement l’initiative de David Leisterh. “Il est clair à présent que l’option poussée ces derniers mois de vouloir imposer la N-VA au gouvernement bruxellois ne recueille pas de majorité au Parlement bruxellois. Il est nécessaire de remettre sur la table de nouvelles formules. Le PS sera force de propositions dans ce cadre”, a-t-il fait savoir dans un communiqué.
Au jeu du chat et de la souris, les formations politiques bruxelloises se renvoient la balle de celui/celle qui est responsable de la crise persistante, huit mois après les élections régionales.
Dès le début des négociations, plusieurs formations ont émis des vetos: le MR, l’Open Vld et Les Engagés à l’égard du PTB et la Team Fouad Ahidar – pas franchement désirée non plus ailleurs, notamment du côté de Vooruit; du PS, d’abord discrètement et puis publiquement vis-à-vis de la N-VA. Idem, en ce qui concerne cette dernière du côté d’Ecolo et de DéFI mais ceux-ci ne sont pas enclins à monter dans une majorité après leurs défaites électorales respectives.
► Voir aussi : Formation bruxelloise : le PS réitère son refus d’alliance avec la N-VA, mais pas de prendre ses responsabilités
Depuis le mois de décembre, et l’annonce des néerlandophones de leur volonté de coalition entre Groen, Vooruit, l’Open Vld et la N-VA à laquelle le PS refuse de se joindre, le blocage est total.
Le MR et les Engagés, initialement liés au PS dans un engagement commun à constituer l’aile francophone de la majorité, attribuent à celui-ci la responsabilité du blocage. Les socialistes s’en défendent, disant avoir été clairs d’emblée à l’égard de la N-VA, dont la présence au gouvernement tirerait le gouvernement plus à droite alors que le parlement bruxellois est davantage marqué à gauche.
Jeudi, la nouvelle cheffe du groupe Ecolo, Zakia Khattabi a pour sa part accusé, sans nommer ouvertement le MR et les Engagés, mais en les visant, “des négociateurs” de mettre en place une stratégie qui n’en porte pas le nom pour pousser le PS vers la sortie. Selon elle, il a été proposé aux écologistes d’entrer en négociation avec ces deux formations quitte à éjecter la N-VA. “Mais alors il n’y a pas de raison; les socialistes peuvent venir à la table. Voilà les blocages“, a-t-elle insisté.
Dans ce contexte, à la pression exercée sur les acteurs politiques bruxellois par la situation financière et budgétaire de la Région qui continue à se détériorer, s’en est ajoutée une autre, dans le contexte des épisodes répétés de coups de feu tirés à plusieurs reprises au cours des dernières 48h à Bruxelles. Mais celle-ci est plus politique qu’opérationnelle au niveau régional qui a des compétences très limitées et en tout cas éloignées de l’opérationnel.
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