Formation bruxelloise : après la N-VA, c’est au tour des socialistes flamands de critiquer le PS
La présidente du Parlement flamand, Freya Van den Bossche (Vooruit), a vivement critiqué le rôle joué par le PS bruxellois et son président Ahmed Laaouej dans l’impasse politique à Bruxelles, vendredi dans son discours pour la fête de la Communauté flamande, à l’hôtel de ville de Bruxelles.
La socialiste flamande a dénoncé le veto des socialistes francophones à une coalition avec la N-VA au gouvernement bruxellois. C’est à ses yeux “difficilement compréhensible” dans le contexte actuel de crise et d’incertitude. “À Bruxelles, on continue à danser joyeusement autour de son propre nombril, comme si le monde n’existait pas hors des frontières régionales“, a vitupéré Mme Van den Bossche, sans toutefois nommer M. Laaouej.
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Plus d’un an après les élections du 9 juin 2024, la perspective d’un nouveau gouvernement bruxellois reste fermée par un écheveau de vétos émis par divers partis, dont celui du PS à l’égard de la N-VA. Pour Freya Van den Bossche, “ce ‘non’ va à l’encontre du résultat d’élections démocratiques, d’une longue tradition constitutionnelle de respect mutuel et du droit à l’autonomie des Bruxellois flamands“. Cette sortie de l’ancienne ministre trahit une nouvelle fois les tensions entre Vooruit et le PS bruxellois, après plusieurs affrontements dans les médias entre M. Laaouej et le président des socialistes flamands, Conner Rousseau. Pour autant, Freya Van den Bossche appelle à “enterrer la hache de guerre” et à “former une majorité viable dans les deux groupes linguistiques, qui par conséquent respecterait la formation autonome” des ailes francophone et néerlandophone du gouvernement bruxellois.
Peu auparavant, le président du MR Georges-Louis Bouchez avait confirmé à Belga la tenue de nouvelles discussions discrètes entre son parti et le PS, avec pour objectif de dégager “des solutions créatives” d’ici la fête nationale du 21 juillet.
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Pour le reste, la présidente du parlement flamand considère que l’histoire de la lutte flamande et la quête d’autonomie doivent s’orienter vers trois nouveaux théâtres: “une lutte pour la paix et la sécurité en temps de guerre, de terreur et de violence liée à la drogue ; une lutte pour une démocratie solide à l’ère des bouleversements numériques ; une lutte pour la liberté d’élever nos enfants comme nous le souhaitons sans qu’un algorithme ne détermine ce qu’ils deviendront“.
“Nous sommes tous responsables de l’impasse”
Face aux attaques de dirigeants flamands à l’égard de son parti le PS, le bourgmestre de Bruxelles, Philippe Close, a attribué vendredi à l’ensemble de la classe politique la responsabilité du blocage de la formation d’un nouveau gouvernement bruxellois.
“Qui est responsable de cette situation ? Nous tous. Francophones, Néerlandophones, droite, centre, gauche“, a tranché M. Close, dans son discours à l’occasion de la fête de la Communauté flamande, à l’hôtel de ville de Bruxelles. Cette remarque a soulevé un murmure de protestation dans la salle. “Ne sommes-nous plus capables de jeter des ponts, trouver des solutions, conclure des compromis ?“, a-t-il demandé. Il a qualifié cette situation d'”indigne de Bruxelles“, qui est “le lien entre les néerlandophones et les francophones“.
Philippe Close a rappelé l’urgence d’un accord pour tout le tissu socio-économique. Il garde espoir, car “si un Premier ministre socialiste a pu réformer les allocations de chômage pour les jeunes en 2012 (Elio Di Rupo, ndlr) et qu’un Premier ministre nationaliste instaure une taxe sur les plus-values en 2025 (Bart De Wever, ndlr), je suis convaincu qu’un accord est possible ici à Bruxelles également“, a-t-il souri, applaudi pour le coup.
Le bourgmestre de Bruxelles s’est également réjoui des investissements de la Flandre dans de multiples domaines, et notamment dans la société gestionnaire de l’aéroport de Bruxelles (Zaventem). Non sans malice: “en tant que socialiste, je ne peux que me réjouir de la ‘nationalisation’ de l’aéroport de Bruxelles, grâce aux investissements flamands“, a-t-il dit, soulevant des rires dans l’assemblée. “L’aéroport est et reste l’un des principaux moteurs économiques de notre pays – et un employeur important pour Bruxelles et la périphérie. Travaillons donc ensemble à l’avenir pour faire en sorte que les deux régions y gagnent.”
Belga – Photos : Belga





