“Finalement, il y a quoi dans le Coran ?” : Ismaël Saidi et Rachid Benzine répondent

L’islamologue Rachid Benzine a présenté jeudi un nouveau livre intitulé “Finalement, il y a quoi dans le Coran? “, écrit avec l’auteur et metteur en scène Ismaël Saidi. Construit sous forme de dialogue, l’ouvrage a pour but de développer l’esprit critique des (jeunes) lecteurs face au texte sacré de l’Islam. Une dizaine d’étudiants de divers écoles secondaires de la Région bruxelloise étaient d’ailleurs présents pour discuter avec les auteurs du livre.

Rachid Benzine a passé une année à former des enseignants, formateurs ou agents de prévention de la radicalisation à approcher le Coran de manière historique et anthropologique. De là est venue l’idée d’un livre à destination notamment des élèves. “Nous avons voulu mettre à disposition des jeunes et du grand public l’exigence académique sur le Coran avec légèreté et humour. C’est un outil permettant de développer leur esprit critique“, a expliqué l’islamologue lors de la présentation de l’ouvrage à Bruxelles. Publié aux éditions “La boîte à pandore”, le livre se présente sous forme de dialogue entre Rachid Benzine et Ismaël Saidi, célèbre pour sa pièce humoristique “Djihad”.

En neuf chapitres, il décline des sujets comme la violence dans le Coran, la place des femmes, le voile, le djihad ou encore ce que dit le Coran sur les juifs, des thèmes à chaque fois remis dans le contexte à l’aide de l’histoire, de l’anthropologie et de la linguistique. “L’objectif n’est pas d’être normatif, mais bien d’aborder le texte de manière intelligente et de devenir responsable de sa lecture“, a indiqué Rachid Benzine. “L’éducation est la seule manière de sortir des dérives idéologiques et de l’imaginaire fantasmé” autour du Coran. “C’est un livre qui permet de capter l’attention des élèves. Il pose les questions que le lecteur se pose“, a par ailleurs commenté un professeur de religion islamique proche de l’auteur.

Depuis quelques années, différentes questions ont vu le jour sur la manière d’aborder la tradition musulmane, un sujet fortement lié à l’affectif car il touche à l’identité des élèves. Le livre permet de laisser les émotions de côté et est une caution pour lancer le débat“, a noté un professeur de philosophie. “Rachid Benzine a allumé une flamme en moi et m’a donné envie d’en savoir plus“, des mots de Yasmine, une élève de secondaire venue témoigner de son enthousiasme. “J’ai compris que la tradition ne suffit pas pour développer nos idées.” “Si les élèves rentrent chez eux en disant que le livre les intéresse, mais qu’il complique les choses, on aura réussi. Le but est que le Coran soit un objet de questions et pas seulement de croyance“, selon Rachid Benzine. (Belga)

  • Reportage de Jean-Michel Herbint et Béatrice Broutout.