Fin d’année scolaire : “Des élèves apprennent leur redoublement par SMS, sans aucune explication”
La fin d’année scolaire se révèle chaotique pour beaucoup d’élèves. Alors que la ministre de l’Education, Caroline Desir, avait recommandé aux directions d’écoles la bienveillance, il semble selon plusieurs associations actives sur le terrain, que les échecs et redoublements se sont multipliés. Les chiffres officiels ne sont pas encore connus mais le nombre de recours serait plus important que jamais.
Beaucoup de parents sont en détresse devant l’échec scolaire de leur enfant, et sont démunis face à la situation, observe Chantal Massaer, la directrice d’info jeune laeken. L’association a l’habitude de voir défiler en fin d’année des jeunes qui souhaitent introduire des recours contre leur établissement mais cette année visiblement la situation est absolument sans précédent : en trois jours, plus de 240 recours ont déjà été introduit, pour des motifs variés, mais tous clairement liés au contexte sanitaire. Le manque de dialogue des équipes pédagogiques est souvent mis en cause.
La communication de l’échec ou du redoublement se fait de plus en plus par SMS, sans aucune explications, s’inquiète Chantal Massaer. Idem pour les décisions de réorientation vers l’enseignement qualifiant : certains parents en ont été informés par SMS, sans discussion préalable avec la famille.
Bienveillance ?
Cela ne concerne pas toutes les écoles bien évidemment, certaines équipes pédagogiques ont pu se montrer compréhensive et géré une situation difficile avec la bienveillance. La Bienveillance, c’est précisément ce que la ministre de l’Education elle-même avait recommandé. Dans une circulaire parue au mois d’avril, Caroline Désir (PS) fixait des repères pour l’organisation de examens de fin d’année et demandait de limiter le redoublement à des cas exceptionnels, en privilégiant le passage dans les années supérieures avec un dispositif d’accompagnement. Bref de tenir compte d’une année très éprouvante pour les élèves. Il semble qu’elle n’ait pas été entendue partout, loin de là, selon les témoignages des associations de parents d’élève comme la FAPEO et l’UFAPEC, ainsi que Infor Jeune Laeken qui dénonce : “Certaines écoles nous disent elles-même qu’elles n’ont tout simplement pas pu l’appliquer.”
D’autres témoignages, s’alarme Chantal Massaer, indiquent que de nombreux élèves n’ont pas pu bénéficier de l’intégralité de leur cours, en raison des problèmes liés à l’hybridation.
Selon l’avocate Marine Wilmet, qui dit assister à une augmentation fulgurante cette année des demandes pour des recours internes, de nombreux dossiers qu’elle a à traiter concernent précisément des difficultés liés à l’hybridation et à la détresse psychologique des élèves.
►Ecouter les explications de Chantal Massaer, directrice d’Infor-Jeune-Laeken et Marine Wilmet, avocate dans Toujours + d’Actu