Fabian Maingain (DéFI) : “Il y a un problème de sanction démocratique en ce qui concerne la mobilité à Bruxelles”
Fabian Maingain, l’échevin des Affaires économiques et de l’Emploi à la Ville de Bruxelles, était l’invité de Bonjour Bruxelles ce mercredi. En pleine campagne électorale, l’élu local membre de DéFI n’a pas été tendre avec les autres partis, particulièrement sur les questions de mobilité.
Fabian Maingain a d’abord pointé “le rapprochement PS-MR plus conservateur”, après les propos du socialiste Ahmed Laaouej appelant à mettre Good Move de côté. Mais de l’autre côté, il dénonce le “dogmatisme” au sein d’Ecolo-Groen. “Je ne considère pas que les choses sont immuables. S’il y a eu des erreurs, il faut les corriger. S’il y a des choses qui ne marchent pas, il faut trouver d’autres méthodes et revoir les plans.”
Selon lui, les problèmes rencontrés aujourd’hui en termes de mobilité s’expliquent aussi par le fonctionnement des institutions bruxelloises. “La mobilité est gérée par les partis néerlandophones minoritaires au sein de Bruxelles depuis de nombreuses années. Ils n’ont donc pas la même sensibilité électorale. Quand vous mettez des plans de mobilité en place, mais que vous êtes sanctionné, si je puis dire, par 10% de l’électeur, vous avez évidemment une plus grande capacité à ne pas en tenir compte. Là où les partis francophones, eux, ont leurs électeurs, beaucoup plus massifs en Région bruxelloise, qui les interpellent sur ces questions-là. (…) Je crois qu’il y a un problème de sanction démocratique qui fait qu’aujourd’hui, Groen particulièrement, qui porte ces questions de mobilité, est relativement non sanctionné.”
Faudrait-il donc éviter d’avoir un parti néerlandophone à ce poste dans le prochain gouvernement ? “C’est institutionnellement compliqué, si l’on veut que la ministre-présidence reste francophone“, admet Fabian Maingain, étant donné que si la ministre-présidence revient à un francophone, la logique veut que le premier parti suivant qui choisisse sa compétence soit néerlandophone. “Moi, je préférerais qu’on revoit les institutions bruxelloises. Je l’ai toujours dit. D’abord, des listes, la fin des groupes linguistiques et une vraie démocratie…“
“L’évaluation de la politique d’un président de parti, ce sont les résultats électoraux”
Tout comme les sondages, les relations au sein de DéFi semblent compliquées. L’affrontement de février dernier entre l’ancien président de parti Olivier Maingain et le nouveau, François De Smet, a laissé des traces. “Il y a une stratégie qui a été mise en place par le président. On verra lors des résultats électoraux si cette stratégie a été payante ou pas. Ça, c’est maintenant la sanction de l’électeur“, relativise Fabian Maingain. “Moi, ce qui m’intéresse d’ici là, c’est de défendre le projet de DéFI, de défendre un bon résultat en Région bruxelloise, car Bruxelles a besoin du parti qui a porté sa création.“
La place de François De Smet pourrait-elle être remise en cause en cas de mauvais score le soir du 9 juin ? “Comme tout président de parti, il sera comptable des résultats électoraux de son parti. (…) On va d’abord essayer de gagner les élections, et on jugera… Comme en termes de politique, je suis pour l’évaluation. L’évaluation de la politique d’un président de parti, ce sont les résultats électoraux.”
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■ Une interview de Fabien Maingain (DéFI), échevin des Affaires économiques et de l’Emploi à la Ville de Bruxelles, au micro de Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles