Attentats de Bruxelles: la cour n’a pas lu en audience publique l’arrêt sur les intérêts civils
La cour d’assises de Bruxelles a siégé quelques minutes seulement jeudi après-midi au Justitia dans le cadre du procès des attentats du 22 mars 2016. La présidente, Laurence Massart, a donné quelques indications aux parties présentes sur les différents “chapitres” de son arrêt, long de 617 pages, et a aussitôt levé l’audience, ce qui a provoqué un certain étonnement dans la salle.
Peu de monde était présent au Justitia, l’ancien siège de l’Otan reconverti en bâtiment de justice, à Haren jeudi en début d’après-midi pour entendre le prononcé de l’arrêt sur les intérêts civils. Cette décision marque la fin de ce long procès, débuté en décembre 2022 et clos, sur le plan pénal, en septembre 2023.
Quatre avocats étaient présents sur les bancs de la partie civile et quelques personnes dans la salle. Le procureur fédéral Bernard Michel représentait le ministère public et, du côté de la défense, seuls les conseils de Hervé Bayingana Muhirwa, Mes Vincent et Juliette Lurquin, étaient au rendez-vous.
La présidente a détaillé la structure de son arrêt, divisé en différentes parties, et a demandé aux avocats et au procureur s’ils la dispensaient de lire l’arrêt. Étant donné que tous l’ont dispensée de cette lecture, l’audience a été levée. L’un des plus longs procès que la Belgique ait connu s’est donc clôturé sobrement, en quelques minutes.
Plusieurs victimes, mais également des avocats, se sont étonnés de la manière dont la cour d’assises a refermé ce dossier hors normes, sans lire même un résumé de son arrêt, sans un mot de conclusion et sans quelque propos à l’attention des victimes.
Toutes les parties au procès auront accès à l’arrêt écrit, mais elles devront encore patienter. La cour dispose en effet de cinq jours pour le déposer au greffe. Les 1.216 victimes constituées partie civile n’avaient pas d’attente particulière pour cet arrêt. Elles ont bien conscience que les dommages et intérêts déterminés par la cour ne leur seront pas versés par les condamnés, ou du moins pas dans leur entièreté et pas dans l’immédiat. Les huit hommes reconnus coupables sont insolvables. Néanmoins, il s’agit pour elles d’un arrêt symboliquement fort, car il reconnaît leur préjudice et l’évalue. Il marque aussi la fin d’un long processus pour que justice soit rendue, leur permettant enfin de tourner, ou d’entreprendre de tourner, la page des attentats.
Le 22 mars 2016, deux explosions ont retenti à l’aéroport de Bruxelles-National à Zaventem. La première à 07h58 et la deuxième quelques secondes plus tard. Une troisième bombe a par la suite été découverte sur les lieux. Les services de déminage l’ont fait exploser après avoir évacué les services de secours et de police encore sur place. Un peu plus d’une heure plus tard, à 09h11, une nouvelle explosion s’est produite, cette fois au cœur de la capitale, dans la station de métro Maelbeek. Ces attaques djihadistes ont fait 35 morts et des centaines de blessés.
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Belga – Photo : Belga