Énergie : Ursula von der Leyen annonce les mesures européennes envisagées face à l’inflation
Ce jour était fort attendu vu la crise énergétique actuelle : la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a mené ce matin son discours annuel sur l’État de l’Union Européenne.
Le discours de l’État de l’Union Européenne, initié en 2015 sous la présidence du Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, est présenté chaque année, en septembre, afin de présenter les grandes thématiques en discussions au sein de l’Union Européenne durant la prochaine année. Ce discours est délivré chaque année par le ou la président(e) de la Commission européenne devant le Parlement européen à Strasbourg.
Ce discours est inspiré du State of the Union, outre-Atlantique, un discours prononcé chaque année par le président des États-Unis sur les grandes lignes de sa politique future, le tout devant les députés et sénateurs américains.
L’État de l’Union Européenne 2022 était logiquement très attendu par tous les citoyens de l’Union au vu de la crise énergétique actuelle. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen est évidemment revenue sur cette thématique, la principale de son discours avec la guerre en Ukraine, qualifiée de “guerre de l’énergie, de l’économie”, “contre notre avenir”, a-t-elle dit devant la Première dame ukrainienne Olena Zelenska, exceptionnellement présente ce mercredi.
140 milliards
La présidente de la Commission a rappelé la “solidarité” de l’Union avec l’Ukraine, un mot prononcé une vingtaine de fois tout au long de son discours. Avant d’esquisser les mesures en cours de discussion entre les 27 pays de l’UE. Elle annonce notamment l’idée d’un plafond des surprofits réalisés par les entreprises énergétiques et la mise à contribution exceptionnelle de l’industrie en charge des énergies fossiles. Deux mesures qui permettraient de dégager près de 140 milliards d’euros aux divers pays de l’UE, selon les estimations d’Ursula von der Leyen.
Elle souhaite également mettre en place une réforme du marché de l’électricité avec notamment un découplage des prix du gaz et de l’électricité, ce qui rejoint la demande du gouvernement belge.
Elle annonce aussi l’ambition d’imposer une loi européenne sur les matières premières critiques, comme le lithium ou les terres rares, principalement produits en Chine. L’objectif sera de réaliser des partenariats avec d’autres pays, comme la Nouvelle-Zélande ou l Chili, pour assurer des réserves et éviter une nouvelle dépendance à ces matériaux rares,après le charbon puis le gaz, qui ont mené aux diverses crises énergétiques actuelles.
Banque européenne de l’hydrogène
La présidente de la Commission européenne a également annoncé la création d’une banque européenne de l’hydrogène, un vecteur d’énergie considéré comme propre vu qu’il ne rejetterait comme déchet que de l’eau. Même s’il existe des débats autour de son véritable impact écologique vu qu’il faut souvent du gaz pour produire cet hydrogène. Cette banque européenne serait destinée à investir massivement dans la production de ce vecteur d’énergie et créer un nouveau marché européen autour de l’hydrogène. Elle propose également des nouveaux investissements pour faire face au dérèglement climatique qui bouscule les marchés.
Bref, ce discours dévoile quelques annonces attendues, quelques surprises, mais pas encore d’actions concrètes et directes pour le citoyen, comme un blocage des prix.
► Revoir le discours complet d’Ursula von der Leyen ci-dessous :
Grégory Ienco – Photo : capture Parlement européen/YouTube