En 2024, Unia a ouvert deux dossiers par jour pour des faits de racisme : “On sait que la discrimination raciale est interdite, donc on va la cacher”

Plus de trois dossiers sur dix (31%) ouverts en 2024 par Unia concernaient les critères raciaux, soit près de deux dossiers par jour. Pour en parler, Patrick Charlier, directeur d’Unia était l’invité du 12h30.

Deux dossiers par jour pour des faits de racisme l’an dernier, c’est ce qui ressort du rapport de l’institution interfédérale qui lutte contre la discrimination. Ces faits systémiques ont régulièrement lieu dans le cadre de l’emploi, du logement et des soins de santé, entre autres.

Le domaine de l’emploi est d’ailleurs le plus touché par ce phénomène, puisqu’il concernait à lui seul, 29% des dossiers, soit 185 dossiers. Cela se traduit notamment par des refus d’embauche discriminatoires, licenciements abusifs, ou encore par du harcèlement. “Des personnes qui sont toujours renvoyées à leur origine, à leur couleur de peau”, explique le directeur d’Unia.

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Le racisme touche également le domaine des biens et services (19%), qui couvre le logement, les soins de santé et les transports. “Des propriétaires qui refusent des familles d’origines étrangères et donnent des instructions aux agences immobilières. C’est sanctionné par la loi. On sait que la discrimination raciale est interdite donc on va le cacher, trouver des excuses”, confie Patrick Charlier.

Par rapport au logement, il y a des tests de situation, la Région bruxelloise permet ce type de contrôle mais ils ne sont pas encore assez développés. “C’est une des pistes de solution, y a un problème de preuve”. 

Pistes de solution

“Il y a un travail à faire à plusieurs niveaux, préventifs, éducation… Il y a des préjugés qui existent en chacun de nous, mais il y a aussi du travail à faire de manière structurelle”, souligne le directeur d’Unia.

De son côté l’institution interfédérale accompagne des entreprises et des services publics qui veulent diversifier leur personnel et cela passe notamment par “diversifier les canaux de recherche d’emploi. Il y a un gros problème en communauté française de reconnaissance des diplômes a l’étranger.” 

■ Interview de Patrick Charlier, directeur d’Unia au micro de Maël Arnoldussen

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26 mars 2025 - 13h10
Modifié le 26 mars 2025 - 13h10