Saint-Josse : la conférence entre élus d’extrême-droite a bien eu lieu
Depuis hier, mardi, des élus européens conservateurs et d’extrême droite se sont rassemblés au Claridge lors d’une conférence. Le bourgmestre Emir Kir avait tenté d’interdire la réunion, mais le Conseil d’État a finalement autorisé le maintien.
Ce matin, des élus européens conservateurs et d’extrême droite ont été autorisés à se rassembler. La conférence s’est tenue au Claridge à Saint-Josse. Et parmi les participants, on retrouvait, Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, ou encore le polémiste français Eric Zemmour. Une rencontre qui a bien failli ne pas voir le jour. En effet, Emir Kir, le bourgmestre de la commune, avait demandé son interdiction. Une décision rejetée par le Conseil d’État.
Hier soir, le Premier ministre Alexander De Croo a durement critiqué la décision du bourgmestre de Saint-Josse-ten-Noode Emir Kir d’interdire une conférence d’élus d’extrême-droite.”Ce qui s’est passé au Claridge aujourd’hui est inacceptable“, écrit, en anglais, le chef du gouvernement fédéral sur son compte X (ex-Twitter). “L’autonomie communale est une pierre angulaire de notre démocratie mais ne peut jamais l’emporter sur la constitution belge qui garantit la liberté d’expression et de réunion pacifique depuis 1830. Interdire les réunions politiques est inconstitutionnel. Point final“, ajoute-t-il.
What happened at the Claridge today is unacceptable. Municipal autonomy is a cornerstone of our democracy but can never overrule the Belgian constitution guaranteeing the freedom of speech and peaceful assembly since 1830. Banning political meetings is unconstitutional.Full stop.
— Alexander De Croo 🇧🇪🇪🇺 (@alexanderdecroo) April 16, 2024
Dans la soirée, le cabinet du Premier ministre ajoutait que, selon M. De Croo, il était “bizarre” que la conférence ait déjà commencé depuis deux heures avant qu’une quelconque action ne soit entreprise. De plus, il n’y a eu aucun problème de sécurité d’une ampleur suffisante pour interrompre cette conférence. “Cela doit être une condition, sinon tout opposant à un événement peut simplement le faire arrêter“, précise le cabinet.
◼︎ Explications de Vanessa Lhuillier dans Bonjour Bruxelles
Retour sur les faits
Le bourgmestre Emir Kir avait pris, mardi midi, un arrêté de police avec effet immédiat afin d’annuler la conférence à laquelle ont été conviés plusieurs nationalistes conservateurs européens dans une salle de la commune, le Claridge. Afin d’éviter tout désordre public causé par cette réunion polémique, des agents de police de la zone ont reçu pour ordre de se rendre “immédiatement” sur les lieux pour faire appliquer l’arrêté.
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La réunion, qui avait déjà débuté depuis 08h00 du matin, a pu se poursuivre, mais l’entrée de la salle a été fermée par la police, a appris Belga.
Réponse d’Emir Kir
Sur X (anciennement Twitter), le bourgmestre Emir Kir s’est exprimé : “Être Bourgmestre, c’est être garant de la sécurité publique.”
“Mon absence de sympathie pour ceux qui prêchent la haine est assumée mais c’est le maintien de l’ordre public qui a motivé l’interdiction“, poursuit-il
Être Bourgmestre, c’est être garant de la sécurité publique.
Mon arrêté d’interdiction de cette manifestation s’est basé sur une analyse de l’Ocam.
Mon absence de sympathie pour ceux qui prêchent la haine est assumée mais c’est le maintien … 1/2 pic.twitter.com/wFOkBqphqo— Emir KIR (@emir_kir) April 17, 2024
“La justice a tranché, l’événement est maintenu aujourd’hui.”
Arrêt du Conseil d’État
Dénonçant une atteinte à leur liberté d’expression, les organisateurs ont saisi le Conseil d’État qui a statué en urgence pendant la nuit, selon ADF International, qui soutenait l’initiative juridique. “Une victoire pour la liberté d’expression“, salue sur son site cette organisation qui se présente comme “confessionnelle” et qui veut protéger “les libertés fondamentales“. Son directeur exécutif, Paul Coleman, est intervenant à la conférence.
Selon ADF International, le Conseil d’État a estimé que les risques de troubles à l’ordre public n’étaient pas suffisants pour justifier une interdiction de réunion.
■ Un reportage de Vanessa Lhuillier et Marjorie Fellinger
avec Belga – Photo : Belga