Elke Van Den Brandt : “Je sais que pour le PS la présence de la N-VA est difficile, mais on a besoin d’un accord”
La coalition néerlandophone de quatre partis – Groen, N-VA, Open VLD et Vooruit – est prête à entamer les négociations avec les partis francophones pour la formation du gouvernement bruxellois, a-t-elle fait savoir dans une communication commune.
Ces dernières semaines, ces quatre partis ont mené des discussions exploratoires afin de déterminer les synergies possibles entre leurs programmes. “Cela s’est fait sur la base d’une note de cadrage dont l’objectif était de pouvoir permettre d’entamer le dialogue entre les partis néerlandophones. Cette note était un point de départ après l’analyse des programmes des quatre partis et ne constitue pas un paquet de revendications pour les négociations“, précisent les négociateurs par voie de communiqué.
Les fuites dans la presse de la note de départ d’Elke Van den Brandt, mentionnant notamment l’idée de la fusion des communes bruxelloises, avaient beaucoup fait réagir du côté francophone, mais les négociateurs flamands tiennent aujourd’hui à tempérer. “Les textes de formation qui constituent le point de départ d’un futur accord de coalition seront mis sur la table par le futur Ministre-Président, comme il est d’usage.”
► Lire aussi | Fusion des communes, retour de la taxe kilométrique : que contient la note de départ des négociations flamandes ?
“Un dialogue constructif”
“Nous comprenons parfaitement qu’il existe encore des nuances qui devront être clarifiés entre les différents partenaires du futur gouvernement bruxellois. Ceci n’est que le point de départ de nombreuses discussions qui devront encore avoir lieu, avec les partenaires francophones de la coalition MR, PS et Les Engagés. Il est essentiel que les nœuds soient discutés ouvertement et de manière transparente autour de la table. Nous nous engageons de manière constructive à la table en tenant compte des sensibilités de chacun“, ajoutent-ils.
Interrogée par BX1, Elke Van den Brandt a déclaré : “Je sais que pour le PS la présence de la N-VA est difficile mais tout le monde doit prendre ses responsabilités. On doit négocier, on a besoin d’un accord pour Bruxelles (…) alors oui ce n’est pas la coalition de rêve mais oui on doit continuer.”
Blocage côté francophone
Les partis néerlandophones ont demandé au formateur David Leisterh d’entamer des consultations afin de discuter de tout cela avec les partenaires néerlandophones et francophones, ce qui a été fait ce jeudi matin.
“J’ai réuni ce matin les partenaires francophones (MR – PS – Les Engagés) et la formatrice néerlandophone qui est venue présenter sa coalition“, annonce-t-il par voie de communiqué. “J’ai du constater un blocage autour de la table à basculer dans une phase de formation avec sept partis (Ndlr : le PS a toujours fait savoir son veto contre la montée de la N-VA au gouvernement bruxellois). Je poursuivrai, en étroite collaboration avec la formatrice néerlandophone, des consultations. J’invite tous les partenaires à faire preuve de responsabilité face à l’ampleur de la crise politique, institutionnelle et budgétaires de Bruxelles.”
On apprend que le PS Bruxellois soutient la volonté du formateur de procéder à de nouvelles consultations. “Nous avons pris connaissance ce jour de la proposition de la formatrice
néerlandophone Elke Van den Brandt. Cette proposition ne s’inscrit pas dans les termes de la loi spéciale sur les institutions bruxelloises puisqu’elle requiert en effet l’assentiment des partis francophones pour la création d’un poste de Commissaire du gouvernement se voyant attribuer la compétence du Budget”, exprime le PS dans un communiqué.
“Selon les termes du formateur David Leisterh, les conditions ne sont pas réunies pour entamer une phase de formation du gouvernement bruxellois. Le PS Bruxellois soutient la volonté du Formateur de procéder à ces nouvelles consultations permettant de dégager de nouvelles propositions pour la formation d’un gouvernement bruxellois”, a réagi Ahmed Laaouej.
De son côte, Christophe De Beukelaer (Les Engagés) a estime que l’on avait “perdu assez de temps”. Il a demandé aux formateurs francophone et néerlandophone de réunir rapidement les sept partis pour entamer les négociations. “Comme mentionné à de nombreuses reprises, cette coalition du côté néerlandophone n’est pas notre premier choix. Nous aurions nettement préféré avoir Groen – vainqueur des élections régionales du côté néerlandophone – avec une symétrie par rapport à la collation francophone. Ce qui entend le CD&V à la place de la N-VA. Néanmoins, force est de rappeler que cela faisait six mois que l’on demandait à la formatrice néerlandophone d’obtenir sa majorité. Nos collègues néerlandophones ont maintenant fait leur part du job”, a-t-il ajouté.
Selon Christophe De Beukelaer, les différentes formations concernées n’ont “plus le luxe de venir avec des exclusives par rapport à des partis démocratiques. Car l’enlisement de la formation bruxelloise et ses conséquences budgétaires donnent tous les arguments à ceux qui, en Flandre ou en Wallonie, veulent aboutir à la co-gestion de Bruxelles”.
BX1 ■ Plateau de Meryem Laadissi