Elke Van den Brandt : “Je n’irai pas aux réunions tant que je n’ai pas reçu une proposition de David Leisterh”

Suite à l’annonce de l’accord pour le report de la LEZ entre le MR, le PS et les Engagés, la ministre de la Mobilité et formatrice du côté néerlandophone, Elke Van den Brandt (Groen), a annoncé qu’elle ne se rendrait pas aux réunions de négociation prévues cette semaine (dès ce lundi) tant que David Leisterh (MR) ne lui avait pas envoyé de nouvelles propositions. “J’attends une proposition de David Leisterh pour reconstruire la confiance, une méthode qui fera en sorte que tout le monde soit représenté.”

Pour la formatrice néerlandophone, la confiance est rompue entre les partenaires. Pour elle, ce n’est pas une manière de faire de la politique et c’est poser une bombe. “C’est surtout sur la méthode que je suis fâchée, les partis francophones ne nous ont pas consultés. On était autour d’une table de négociations  avec notamment le PS, le MR, Les Engagés, Groen, Vooruit et l’Open VLD. On avait l’opportunité d’en parler, mais ils ont choisi de ne pas le faire. Ils ont fait dans une arrière-chambre. C’est une rupture de confiance.”

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Les négociateurs francophones bruxellois, Ahmed Laaouej (PS), Christophe de Beukelaer (les Engagés) et David Leisterh (MR) ont annoncé dimanche soir dans un communiqué leur volonté de reporter l’application de la prochaine phase de la zone de basses émissions (LEZ) au 1er janvier 2027.

Ce faisant, ils ont “délibérément et volontairement miné les négociations pour la formation d’un gouvernement à Bruxelles” avec leur communiqué de presse commun, s’est indignée dimanche soir Elke Van den Brandt (Groen), qui tente de former une coalition du côté néerlandophone.

Les trois partis francophones engagés dans la formation d’un gouvernement à Bruxelles se sont accordés pour retarder le renforcement des normes d’émissions de la Zone basses émissions (LEZ) de la capitale jusqu’à début 2027. Une décision prise “en dépit des défis majeurs auxquels Bruxelles est confrontée, comme le budget, l’habitabilité et la mobilité“, a ajouté Elke Van den Brandt.

A Bruxelles, on a quand même l’habitude, et la loi, pour gérer et cogérer la Région ensemble. Et le fait qu’ils ne le prennent pas en compte et qu’ils savent que c’est une thématique qui est très difficile pour Groen, pour moi, c’est vraiment une rupture de confiance et c’est un acte délibératif. Il n’y a aucun contact qui a été pris, sauf à la dernière minute pour dire on a décidé, on va communiquer. A ce moment là, évidemment, j’ai dit: non, on ne peut pas travailler comme ça. Prenons le temps, discutons, cherchons un compromis ensemble, on est là, je suis autour d’une table avec une attitude très constructive pour chercher des solutions. Le fait qu’ils n’ont pas fait ça, je trouve que c’est vraiment une rupture de confiance et je ne comprends vraiment pas cette manière de faire. Sauf si c’était pour lancer une campagne électorale au lieu de chercher une coalition.”

Pour l’instant, j’attends une nouvelle proposition de David Leisterh pour rétablir cette confiance. Parce que si chaque fois qu’un dossier est difficile pour Groen, on va le faire au parlement sans eux… C’est pas comme ça qu’un gouvernement et une majorité fonctionnent. Si c’est çanla méthode, évidemment, c’est impossible de travailler. Il faut une autre méthode de travail, il faut travailler sérieusement ensemble et prendre en compte les positions de tous les partis, même si c’est difficile, même si les cartes électorales sont mises sur la table. On doit trouver des solutions, on doit collaborer. Les Bruxellois méritent un gouvernement qui collabore ensemble.”

 

■ Interview de Fanrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles